OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Vendredi c’est Graphism’ http://owni.fr/2012/03/23/vendredi-cest-graphism-culture-design/ http://owni.fr/2012/03/23/vendredi-cest-graphism-culture-design/#comments Fri, 23 Mar 2012 10:11:34 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=103168 "Vendredi c'est graphism", parce que, il faut bien le reconnaître, pour progresser dans l'existence il est préférable de s'adjoindre les services d'un guide, d'un gourou ou alors d'un machin rigolo qui chaque vendredi réfléchit joliment le monde. Affaire de caractère. ]]>

Hello les ptits loups !

Ça y est, nous sommes vendredi, le jour du poisson, du chiffre treize, de Robinson, ou encore “c’est demi!” comme le disait Desproges. Mais depuis deux ans, le vendredi, sur OWNI, c’est le jour du graphisme, du design, de la créativité. Au menu de notre revue semaine, l’explication de l’importance du financement de la culture par l’État, des objets tout blanc, un mini clip pour un grand livre, de la visualisation de données, une petite dose de Dieter Rams et de la visualisation de wireframe de sites internet. On terminera sur un WTF aux toutes petites mains ! :-)

Allez, on commence notre revue avec LA vidéo de cette semaine, simple, efficace, pour preuve, je l’ai regardée jusqu’au bout ! Grâce à ce court métrage, vous allez comprendre en 4 minutes pourquoi l’État français doit continuer de financer la culture avec un petit ou un grand C.

Résumé :

« Le journal Le Monde nous gratifie cette semaine d’une belle étude graphique sur les bienfaits économique de l’investissement culturel. Pour amener le débat dans cette période éléctorale, Le Monde nous démontre 3 grands principes économiques qui argumentent la valorisation de la Culture par le gouvernement. En sociologie, on considère la culture comme ce qui est commun à un groupe d’individus et comme ce qui le soude. Effectivement et sous bien des apsects, La culture est le Trésor d’une société. » [source]

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

“Brand Spirit” est un projet vraiment intéressant d’un point de vue conceptuel mais aussi d’un point de vue purement forme pour exercer son oeil. Chaque jour, et pendant 100 jours, Andrew Miller va peindre en blanc un objet de marque et enlever ainsi tout logo ou tout signe visuel apposé. L’objet est ainsi réduit à sa forme la plus pure, son esprit initial. À noter aussi que chaque objet coûte moins de 10 dollars et que notre ami Andrew prend toujours un objet qu’il possède ou quelque chose qu’une autre personne lui donne. Le résultat est calme, apaisant et pourtant, on reconnait presque toujours les objets, les marques.

source

Toujours cette semaine, j’ai eu la chance de découvrir cette fabuleuse version illustrée des aventures d’Alice au pays des merveilles. Illustré par la célèbre artiste japonaise Yayoi Kusama, ce livre sorti récemment chez Penguin Books au Royaume-Uni est présenté dans la vidéo ci-dessous. Une vidéo qui promeut un livre, c’est rare, mais une vidéo comme celle-ci, c’est une première ! À noter qu’un extrait du livre est disponible sur le site de Penguin Books !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

On continue notre vendredi avec ce travail graphique qui explore la relation entre les mots et les années. Dessinée par Toril Johannessen, cette série d’images sérigraphiées en grand format met en lumière les liens entre l’apparition et la fréquence de certains mots dans un contexte temporel. Une série de graphiques qui sont basés sur des publications de recherche de revues universitaires. Vous l’aurez donc compris, Toril Johannessen n’a pas choisi ses mots au hasard et les relations entre « logique & amour », « espoir & réalité » ou encore « chance & destin », sont d’autant plus belles qu’elles sont présentées dans le temps, et donc, dans l’esprit d’une société, d’une époque. Voilà le résultat :

years Du graphisme pour représenter la crise, lamour, la logique, la chance ou encore les miracles !

source

Cette interview, pas toute nouvelle mais toujours actuelle, est ressortie récemment pour son aspect éducatif sur le design. Dieter Rams, né le 20 mai 1932 à Wiesbaden, est un designer industriel allemand contemporain, étroitement associé aux produits de la société Braun et aussi à son appartenance à l’école fonctionnaliste du design industriel. Un immense designer donc, qui aura inspiré très largement Jonathan Ive, le designer d’Apple.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Tom

Toujours cette semaine, je souhaitais vous présenter Wirify, un outil pour designers, développeurs ou bidouilleurs. Cet outil pratique, simple et gratuit va vous permettre de prendre un peu de du recul pour voir les sites web différemment et vous concentrer ainsi sur la structure des pages. Wirify cache donc le contenu et représente ainsi le site web sous forme de wireframe, comprenez, de petits blocs gris !

wiri1 Transformez tous les sites internet en wireframes avec Wirify !

source

Et le WTF de cette semaine est plutôt étrange! Intitulé “One Tiny Hand” (“une petite main“) ce site internet (un tumblr) a été créé par Zach Vitale, un jeune homme qui s’applique à manipuler sur Photoshop des photos de stars pour les doter d’une… toute petite main ! Aucune critique sur un quelconque handicap, le travail de Zach est là pour questionner, pour attirer l’oeil sur un “détail” de la photo, et pour regarder différemment ces “stars” que nous pensions connaître. Mais… pourquoi ces petites mains !?

source

Et voilà, Vendredi c’est Graphism c’est déjà terminé, j’aurais également pu vous parler de cet atlas de la microédition, de l’exposition du sculpteur catalan Jaume Plensa, ou encore de l’exposition « OBEY PROPAGANDA » avec Shepard Fairey, mais non non non, je voulais tout simplement vous laisser avec le travail graphique doux et délicat de Tien-Min Liao, une belle réponse au WTF de cette semaine en quelque sorte :)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Bon week-end ;-)

Geoffrey

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Vendredi c’est Graphism’ http://owni.fr/2012/03/09/vendredi-cest-graphism-datavisualisation-video/ http://owni.fr/2012/03/09/vendredi-cest-graphism-datavisualisation-video/#comments Fri, 09 Mar 2012 10:11:50 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=101261

Hello et bienvenue à bord de a soucoupe pour parler, regarder, débattre et réfléchir autour du design & du graphisme :)

Au programme de la semaine, un doux mélange entre vidéo, soldat & doigts, on se plongera également dans l’histoire de l’affiche “Keep Calm & Carry On”, dans des statistiques avec un chien ou encore avec une application iPhone pour éviter de se faire attraper par ses parents pendant l’acte ! On achèvera notre semaine avec une datavisualisation de folie et un clip en noir & blanc mélangeant musique et vieux films. On terminera sur un WTF qui mélange vie réelle et RAGE Comics ! Flippant !

Bref, c’est vendredi et c’est… Graphism ! :-)

Allez, on commence la semaine avec cette petite découverte du récit d’un soldat représenté avec une simple main, un simple bras. Cette animation, créée par Virgilio Villoresi,  est inspirée par le concept de la peinture à la main, très proche des œuvres de l’artiste italien Mariotti. La musique, l’animation et les éléments représentatifs comme le salut militaire de la dernière scène sont, d’après Virgilio, un hommage au chef d’œuvre de Jiri Trnka “The Hand”.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Ami(e)s de l’image, vous connaissez certainement cette célébrissime affiche “Keep calm & carry on”. Les origines de cette affiche viennent du début de la Seconde Guerre mondiale et elle a été redécouverte dans une librairie en Angleterre en 2000, devenant l’une des images emblématiques du 21ème siècle. Voici donc l’histoire de cette affiche sous forme d’un petit film, réalisé par Temujin Doran.

keep1 Découvrez lhistoire de laffiche Keep Calm and Carry On :)

La petite histoire :

« Keep Calm and Carry On (en français, « Restez calme et continuez ») était une affiche produite par le gouvernement britannique en 1939 au début de la Seconde Guerre mondiale, destinée à relever le moral de l’opinion publique britannique en cas d’invasion. Elle était peu connue et n’a jamais été utilisée. L’affiche a été redécouverte en 2000 et a été réimprimée par un certain nombre d’entreprises privées, et utilisée comme thème de décoration pour toute une gamme de produits. Il subsiste seulement deux exemplaires connus de l’affiche originale, en dehors des archives du gouvernement. »

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Quelques exemples de détournements de cette affiche :

keep3 Découvrez lhistoire de laffiche Keep Calm and Carry On :)

source

Comment mieux interpréter des statistiques ? Avec un chien pardi ! ;-)

Ce court métrage d’animation sur les statistiques est produit par TeddyTV pour NRK. L’animation, réalisée par par le norvégien Haga Christoffer Ole, nous présente la relation entre “tendance” et “variation” en statistiques. Expliquée par l’analogie d’un homme qui promène son chien. On observe donc qu’il y a beaucoup plus de variations dans le chemin que le chien prend par rapport à celui de l’homme, mais qu’ils sont tous deux dirigés de la même manière.  C’est simple, illustré de façon assez artisanale, mais tout y est expliqué facilement… :)

L’analogie graphique a du bon quand il s’agit d’expliquer certaines notions ! :)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Dans la catégorie “design d’expérience”, je vous propose cette application mobile assez curieuse. Intitulée TipOff, cette application mobile va être utilisée pour pouvoir être « tranquille » lorsque vous vous glissez dans la maison familiale avec votre amoureux/se, la dernière chose que vous voulez, c’est un colocataire ou un parent qui rentre à l’imprévu icon biggrin TipOff, lapplication iPhone qui va vous éviter de vous faire surprendre par vos parents pendant vos rencontres amoureuses ! ; )Et bien Tipoff est un système d’alerte qui empêche ces situations assez simplement. Avec la caméra de votre téléphone allumée devant la porte d’entrée, votre téléphone va se transformer en détecteur de mouvement et si mouvement il y a, cela appellera le téléphone de votre amoureux/se icon wink TipOff, lapplication iPhone qui va vous éviter de vous faire surprendre par vos parents pendant vos rencontres amoureuses ! ; ) Selon les concepteurs de l’application, vous aurez au moins le temps de remettre votre pantalon ! icon biggrin TipOff, lapplication iPhone qui va vous éviter de vous faire surprendre par vos parents pendant vos rencontres amoureuses ! ; )

Je trouve ça très amusant, très bien pensé aussi et la façon dont l’application est présentée est également sur le même ton.

En images :

freedom2 TipOff, lapplication iPhone qui va vous éviter de vous faire surprendre par vos parents pendant vos rencontres amoureuses ! ; )

En vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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C’est LA dataviz’ de la semaine, il s’agit du site Airbnb,  qui publié une datavisualisation très belle et très intéressante sur la croissance mondiale d’Airbnb, en partageant leurs propres statistiques au sujet de leur croissance de août 2008 à février 2012.  La site Airbnb a commencé à San Francisco et avait pour but e centraliser les annonces de particuliers désireux de louer une habitation à des voyageurs. Aujourd’hui, plus de cinq millions de nuitées ont été réservées sur Airbnb et même si les racines de Airbnb sont aux Etats-Unis, plus de 75% de toutes ces nuitées se sont faites à l’international.

Je pense qu’une infographie est un excellent moyen pour une entreprise de partager son histoire avec ses dirigeants, ses actionnaires, la presse et le public en général. Une narration visuelle donc, qui permet de raconter une histoire tout en présentant un aspect graphique fort.

source & grand format

On termine notre revue de la semaine avec notre cher Gordie Lachance qui a créé une vidéo pour musique pour le morceau “in da space” de DJ Slade. Ce clip musical a été réalisé avec des images anciennes mais remixées pour coller parfaitement à la musique. Une belle alchimie donc, à déguster par les yeux & les oreilles ! :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Le WTF de cette semaine est un WTF combo qui associe la figure du Rage Comics et les situations de la vie réelle, le tout sous forme d’un film vraiment étrange ! Pour rappel, voici une définition des Rage Comics (et ça ressemble à cela) :

“Les Rage Comics sont une série de bande dessinées internet avec des caractères, souvent appelés « rage faces » (visages rageux), qui sont souvent créés avec des logiciels de dessins basiques comme MS Paint. Ces Comics (bandes dessinées) sont généralement utilisés pour raconter des anecdotes de la vie quotidienne, avec une base comique. Il est devenu de plus en plus populaire d’utiliser des applications web pour créer ces Rage Comics, telles que « rage comic generators » ou “rage makers” [source]

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Freddy

Pour le mot de la fin, je voulais vous partager mon petit compte-rendu du Lift de Genève et également les 4 ans de Graphism.fr ! Sinon, je vous invite à aller jeter un oeil à ce poster très graphique qui se transforme en carte de visites ! :) Pour finir, je voulais avoir une pensée pour Dominique Playoust, co-fondateur des Clics d’or, de “designers interactifs” et commissaire de PechaKucha Paris, qui nous a quitté.

Excellent week-end à toutes & à tous et… à la semaine prochaine ! :)

Geoffrey

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“El internet” est une “THÈSE Ethnomusicale sur le Comportement Social Humain” http://owni.fr/2011/06/21/lol-video-youtube-interview-los-alguiens-el-internet/ http://owni.fr/2011/06/21/lol-video-youtube-interview-los-alguiens-el-internet/#comments Tue, 21 Jun 2011 07:56:22 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=71061 Hybridez Brigitte Fontaine et un couple de Mexicains masqués comme le concombre, rajoutez un quatre feuilles bien tassé (enfin, on suppute, ou si c’est naturel, c’est très inquiétant): il en sortira “El Internet”. Soit un hymne au réseau composé de dix mots, dont deux représentent 90% du texte, présenté dans un somptueux clip du genre de ceux que votre cousin fabriquait très très très tard le soir sur un 486 au fond des bois de sa chambre. Bref, l’Internet comme on l’aime, à l’ancienne.

Au bout de deux écoutes, nous savions déjà que cette chanson nous marquerait à vie. Comme “Ne me quitte pas” hante les amoureux éconduits, elle serait notre phare dans la nuit numérique, et les quelque 500.000 visites sur YouTube prouvent que cette chanson touche à l’universel. Comme l’explique en commentaire un des visiteurs :

I have just found the meaning of life

Nous aussi, oui. Dès lors, nous n’eûmes plus qu’un objectif en tête: les interviewer. Nous sommes des journalistes totaux, c’est aujourd’hui chose faite.

Précision: nous avons conservé les graphies de la version originale (majuscules impromptues par exemple).

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Tout d’abord, présentez-vous : êtes-vous des chanteurs professionnels? Juste une bande de potes? De quel pays êtes-vous originaires ?

Nous sommes « Los Alguiens », nous venons d’une lointaine galaxie à des années-lumières de la Terre. Nous sommes une performance intergalactique extravaganza Cybernético-musicale.

Pourquoi avez-vous écrit cette chanson ?

Cette chanson est une THÈSE Ethnomusicale sur le Comportement Social Humain. Nous cherchons des formes d’intelligence vivantes au stade du développement, telles que vous, les humains.

Aviez-vous déjà écrit d’autres chansons ? Ressemblaient-elles à El Internet?

Nous avons d’autres chansons qui proviennent d’endroits différentes, chacune est totalement différente des autres car nous faisons juste une compilation de l’information sur la Terre et l’univers mais là maintenant, nous avons besoin de parler de l’Internet… . el internet el internet el internet!!!!!!

Êtes-vous surpris par son succès ?

Le succès était calculé depuis le début, nous savons que les gens de la Terre consomment en raison de nos recherches et de nos observations sur leur comportement et leurs habitudes sociales.

Plus sérieusement, vous sentez-vous concernés par les menaces qui pèsent sur les libertés numériques, ACTA par exemple ? Ou êtes-vous apolitiques ?

Nous sommes concernés par les menaces sur les libertés partout ! Dans les rues, dans la vie privée de tous les jours, la liberté d’expression, la santé (vaccins, nourriture et pollution de l’eau), les Chemtrails, et la liste se poursuit;

Nous pensons que les gens devraient être davantage conscients des législateurs de leur pays et des mécanismes utilisés contre eux pour contrôler les masses, par exemple ACTA, HAARP (High frequency active auroral research program), NWO (New World Order).

Avez-vous l’intention de faire d’autres chansons ? De quel genre ?

Nous verrons………

Aaaaaay el internet el internet el internet!!!!

MAJ : un(e) mystérieux(se) a fait un mash-up :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Vendredi c’est graphism S02E19! http://owni.fr/2011/05/13/vendredi-c-est-graphism-s02e19/ http://owni.fr/2011/05/13/vendredi-c-est-graphism-s02e19/#comments Fri, 13 May 2011 08:30:15 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=62449

Bonjour et bon vendredi :)

Cette semaine fut encore une semaine de folie, entre La “Creative Week” d’Adobe (où j’ai eu la chance d’intervenir), entre les différentes nouveautés de Google I/O (avec quelques petites choses intéressantes en terme de design), entre le superbe Google Doodle qu’il ne fallait pas manquer, et toutes les autres actus, il fallait être attentif ! Alors, rien que pour vous, voici le condensé de la semaine !

Au programme, je vous propose des affiches de visualisation d’information mais tout en volumes, en papier et en couleurs, une réflexion sur LibreOffice qui recherche des designers, des oreilles de minou très kawaii, une application de visualisation de musique dans l’espace, un clip en pixels et… un WTF très capillaire !

Bon vendredi !

Geoffrey

On commence avec un grand plaisir pour les yeux, il s’agit d’une superbe série d’affiches ! Ce travail dépasse la simple affiche car c’est un travail qui, chaque mois, propose une affiche basée sur une visualisation de données en volume, en papier et souvent interactive ! Le travail de la typographie n’est pas non plus à plaindre, le tout est ludique et élégant à la fois. Ces créations epoustouflantes sont vraiment un modèle pour moi et questionne notamment le processus de conception et de l’exploration tactile grâce à la fabrication d’objets physiques. En effet, la visualisation interactive de données est souvent cantonnée au numérique et hélas, on ne questionne pas encore assez l’arrivée du papier dans tout cela. J’espère que vous apprécierez également.

source

Cette semaine j’avais également envie de vous partager cette annonce lancée par LibreOffice. LibreOffice est une suite bureautique, destinée aussi bien à un usage personnel que professionnel. Elle est compatible avec les principales autres suites bureautiques et elle offre toutes les fonctions attendues d’une telle suite : traitement de texte, tableur, présentation/diaporama, dessin, base de données… Bref, ce qui rend encore plus belle cette suite de programmes, c’est que LibreOffice est libre et gratuit !

Si vous êtes intéressé par l’expérience utilisateur et le design, LibreOffice recherche justement  à étoffer son équipe design afin de pouvoir continuer de travailler sur l’interface. Ils souhaitent lui donner une belle apparence et une intention ergonomique, pratique et visuelle. Je tiens à préciser que dans le monde du libre, la pénurie de ressource se fait souvent sentir sur certains projets et donc il est est extrêmement rare de voir une équipe prendre aussi soin du design et de l’expérience utilisateur.

Ainsi, LibreOffice cherche des gens capables de s’impliquer dans un ou plusieurs des domaines suivants:

  • L’expérience utilisateur (“UX, User Experience”). L’expérience utilisateur est très importante pour l’utilisation de LibreOffice car elle vise à renforcer également la productivité, la facilité d’utilisation et le plaisir. Elle vise à la fois le projet LibreOffice ainsi que le site web
  • La conception de l’identité visuelle. L’idée est de créer des choses visuelles magnifiques et intelligentes afin d’être utilisées dans LibreOffice, dans l’infrastructure web ou encore dans tout les aspectfs promotionnels du projet.
  • L’accessibilité. L’accessibilité a pour but de rendre le logiciel utilisable pour tout le monde… pour les utilisateurs lambras mais aussi pour les personnes qui ont des “besoins spéciaux”. Pour atteindre cet objectif ambitieux, LibreOffice met en œuvre bien des stratagèmes :-)

Bref, si vous êtes tentés, je ne peux que vous y encourager. En effet, pour avoir moi-même travaillé avec la fondation Mozilla, il faut savoir que l’esprit “libriste” (dans les projets libres) est très agréable, enrichissant et intéressant et vraiment très respectueux.

Si vous souhaitez contacter l’équipe de design, c’est par ici !

merci Avétis

Malgré les difficultés et les tragédies que le Japon a dû endurer ces derniers mois, cela ne les a pas empêché de prendre un peu de temps pour faire cette réalisation amusante qui aura fait le tour du web cette semaine. Il s’agit de Necomimi, un serre-tête avec des oreilles de chat que vous pouvez contrôler avec votre cerveau. C’est la société Neurowear qui produit le Necomimi et qui espère proposer une longue ligne d’accessoires de mode contrôlés mentalement. Bon, je ne parle pas japonais, mais s’ils cherchent un designer pour travailler sur leur projet, je suis partant ! En effet, outre le côté en apparence ludique, je trouve que c’est une façon différente de communiquer (très japonaise pour le coup), par le non-geste, en silence mais avec une expressivité technologique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Toujours dans les actualités, j’ai le plaisir de vous présenter « Planetary », une toute nouvelle façon vraiment élégante pour explorer votre collection de musique. Disponible uniquement sur iPad, l’interface mime donc parfaitement un système solaire… Pour faire simple, les artistes sont des étoiles, les albums des planètes, les musiques des lunes et la façon dont vous filtrez et triez votre musique sera donc une… constellation ! Certe, la métaphore est poussée très loin et peut, peut-être ne pas être très pratique à l’usage. Cependant, le mérite est là, dans le visuel, l’intention et le résultat maitrisé

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Allez, on continue donc notre vendredi avec ce petit “Hello” de Martin Solveig. Une musique, une vidéo et un travail très graphique en pixel-art, rien de mieux pour apprécier le côté très vif et coloré de cet univers. Ainsi, la chanson “READY 2 GO” de Martin Solveig a été réalisée par Loïs de Cornulier & Benjamin Guillaume qui sont…des petits français ! Du plaisir pour les yeux donc, je vous laisse apprécier.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Pour finir, le WTF de cette semaine est placé sous le signe de la capillarité, de la racine, du peigne et des ciseaux.. vous l’aurez compris, on va s’intéresser aux devantures de nos chers coiffeurs français. Et oui, ils ont souvent l’humour fin (comm un cheveu) pour trouver des noms incroyablement originaux. Bref, un site a enfin été ouvert pour leur rendre hommage, ce site s’appelle Nos amis les LOLCoiffeurs :-)

Pour le mot de la fin, je vous invite ce soir à un Twunch de graphistes à Paris, je vous propose également de vous régaler devant les vidéos de l’adobelive, et n’oubliez pas non plus ce concours pour gagner un t-shirt graphique et écologique! Oh et commencez à poser votre week-end pour le fabuleux festival d’affiches de Chaumont !

Bon week-end ;-)

Geoffrey

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Explication de clip: “La Banane” de Katerine http://owni.fr/2011/05/06/explication-de-clip-la-banane-de-katerine/ http://owni.fr/2011/05/06/explication-de-clip-la-banane-de-katerine/#comments Fri, 06 May 2011 13:34:51 +0000 Chroniclip http://owni.fr/?p=31744 Clara Beaudoux et Delphine Osmont, de Chronoclip, proposent au réalisateur d’un clip d’expliquer son travail. Voix off sur le clip, il explique ses choix, raconte les dessous de certaines scènes et donne des précisions sur le budget ou le matos. Sorte de making-of augmenté, OWNIMusic se devait de vous présenter le dernier opus de la série, et vous invite à retrouver les anciens épisodes.

Gaetan Chataigner est réalisateur et musicien. Il est originaire, comme Katerine, de Vendée. Tous deux se sont connus à la fac d’arts plastiques de Rennes, et travaillent ensemble depuis longtemps.

Ce clip de “La banane” a été tourné en juin 2010 en Bretagne. Il fait partie des 12 clips tournés en 2010 pour l’album intitulé “Philippe Katerine”, sorti en septembre 2010.

Mais pourquoi seulement 12 alors que l’album compte 24 titres ? “Autant aller jusqu’au bout” se sont-ils finalement dit, et ressortent donc 12 autres clips en 2011.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Crédit Photo FlickR by-sa Stéfan

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Vendredi c’est graphism S02E16! http://owni.fr/2011/04/22/vendredi-cest-graphism-s02e16/ http://owni.fr/2011/04/22/vendredi-cest-graphism-s02e16/#comments Fri, 22 Apr 2011 06:21:42 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=58276

Bonjour les ami(e)s !

Vous êtes de plus en plus nombreux à lire Vendredi c’est Graphism et à m’envoyer vos actualités graphiques pour que je les publie et je vous en remercie infiniment ! Encore une belle semaine pleine de belles choses à se mettre sous les yeux et notamment grâce à vous :-) Au programme de la semaine, je vous présente la nouvelle version de Photoshop…sur tablette, une vidéo pour Virgin America, un travail culinaire ET typographique, un clip vidéo d’Antony and the Johnsons. On regardera également 10 000 images générées, ainsi que le projet Surface Switch. Et comme toutes les semaines, on finira sur un WTF très très obsédant à base de chat :)

Bon vendredi et bon graphisme !

Geoffrey

On commence notre semaine avec Adobe qui a enfin dévoilé « Photoshop Touch » et ses nouvelles façons d’interagir avec un écran tactile. L’idée est d’adapter réellement la plupart des fonctionnalités d’Adobe Photoshop (en ayant déployé un nouveau moteur de script dans Photoshop) et que cette version puisse fonctionne sur Android, Blackberry OS Tablet, et iOS.

On remarque ainsi des choses un peu nouvelles comme :

  • l’affichage d’un menu en posant 5 doigts sur l’écran
  • la sélection d’un item de ce menu en retirant tous ses doigts sauf celui posé sur l’item selectionné
  • le mélange « réel » des couleurs (par addition)
  • la synchronisation tablette & logiciel

Bref, l’intelligence de déporter des applications sur tablette est un vrai challenge, je suis pour l’instant assez convaincu par ce que les équipes d’Adobe nous proposent. Bravo à eux et j’ai hâte de voir la suite !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Voici une animation dessinée pour Virgin America avec pour thématique le “vivre ensemble”. Dans ce spot, 3LL s’est associé avec Droga5 pour vous apporter une sorte de leçon de vie pour soulager quelque peu votre esprit en avion.  Cette vidéo colorée et joyeuse est peuplée de stéréotypes exagérés, de sorte que chaque personnage peut avoir un impact énorme sans avoir besoin trop de temps d’écran. Un beau travail très bien maîtrisé, à découvrir.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Si vous avez du temps ce week-end, je vous propose de vous cuisiner un petit goûter avec le fabuleux travail typographique et expérimental de Anna Garforth! Cette jeune femme s’est fait notamment connaître avec ses créations de graffitis de mousse mais elle replonge depuis peu dans l’exploration des matériaux complètement différents pour faire des polices de caractères. Et c’est pour mon plus grand plaisir qu’elle a travaillé le biscuit (miam!)

Elle réalise ainsi cette affiche avec inscrit l’expression « les yeux plus gros que le ventre », pas bête en effet Pour ma vision du travail de designer, je pense que l’expérimentation est un élément fondamental.Explorer, tester, échouer, reprendre, réussir, l’expérimentation graphique, culinaire, dans le code, dans le dessin, bref, c’est vraiment un processus de découverte et d’apprentissage primordial à ne pas négliger donc…

source

Séquence grande émotion avec “Christina’s Farm” d’Antony and the Johnsons, dirigé par Milica Zec et produit par Winslow Turner III Porter. L’auteur présente sa vidéo comme dédiée à tous ceux qui ont rencontré l’injustice sociale et il a été inspiré en partie par les émeutes anti-serbes gay qui ont eu lieu 10 octobre 2010, ou encore par les nombreux jeunes LGBTQ (pour “lesbian, gay, bisexual, and transgender”) aux États-Unis, qui ont pris leur vie en main après avoir subi la discriminiation. À regarder en plein écran pour mieux sentir cette sensation de vertige :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

On continue avec de très belles images découvertes cette semaine, il s’agit d’un projet intitulé “10,000 unique digital paintings”. Ces 10.000 peintures numériques et uniques ont été créées pour la dernière brochure du fabricant de papier GFSmith pour ses tests d’impressions. Chaque structure dispose d’un point de vue différent sur ​​une sculpture hypercomplexe qui est générée par un processus combinant du code génératif et des figures prédéfinies. Un superbe travail signé l’équipe de Field.io :-)

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On enchaîne la semaine avec « Surface Switch », qui est un nouveau concept d’interaction ultramince réalisée avec une surface faite d’encre conductrice et de papiers conducteurs. Cette vidéo de concept (entendez par là que c’est pour de faux) pose la question de la façon dont il est possible d’utiliser les commutateurs de surface. On y découvre déjà certaines réponses dans cette vidéo ! De quoi nous faire travailler les méninges donc :-) Pour information, cette vidéo est créé par le « Surface interface Design Project » par Atsuhito Sekiguchi, James GIBSON, Akira Segawa, Keiko KOBAYASHI, Julien JASSAUO, Ami KANOH, Akemi Nanya, Takashi KONDO, Takashi HONDA et Ryusei Sakamoto. Nous attendons donc avec impatience la suite et les premières réalisations !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Le WTF qui a fait beaucoup de bruit cette semaine s’appelle NYAN-CAT ! Ce site internet est très addictif (un peu comme le meme Loituma) et… attention, c’est un concept bête mais ça fonctionne très bien et la réalisation est en HTML. Addictif je vous dis… et ça se passe sur nyan.cat !

Pour le mot de la fin, je vous invite à sortir vos agendas pour réserver quelques dates comme par exemple le 7 mai 2011 pour les Puces Typographiques (et boire un verre avec les lecteurs de mon blog), ainsi que le 10 mai pour le Festival Siana par exemple :-)

Allez… bon week-end !

Geoffrey

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Henri-Jean Debon, l’homme qui faisait des (beaux) clips pour 1000 euros http://owni.fr/2011/04/14/henri-jean-debon-lhomme-qui-faisait-des-beaux-clips-pour-1000e/ http://owni.fr/2011/04/14/henri-jean-debon-lhomme-qui-faisait-des-beaux-clips-pour-1000e/#comments Thu, 14 Apr 2011 14:49:11 +0000 Lara Beswick http://owni.fr/?p=31551 Nous avons déjà eu l’occasion de parler de Henri-Jean Debon sur OWNImusic. Réalisateur quasi “attitré” de Noir Désir, Chroniclip lui avait demandé de décrire le clip “Lost” de ce groupe. Il a notamment travaillé pour les grands comme les Thugs, Dionysos, Dominique A, Louise Attaque, etc…
Aujourd’hui, c’est à lui de prendre la parole pour nous en dire plus sur le projet LCD Videostystem, la division “low cost” de son travail qu’il a initié il y a deux ans déjà. Une vingtaine de clips a déjà été réalisée pour ce projet qui consiste en la réalisation d’un clip pour 1000€.

C’est à l’occasion d’une soirée organisée à la Péniche, le vendredi 15 Avril que nous avons souhaité en savoir plus. Dix clips de l’an 2 seront projetés et suivis des concerts de CYRZ, petit protégé des Dionysos, auteur-compositeur intimiste, et tragi-comique, LEGS, groupe parisien très Pavement et les RANDY MANDYS, de Pau, vainqueurs 2010 de l’Eurodemo (Santander), dont le nouvel album “The way we are” vient de sortir, en vinyle avec une belle pochette 3D, oui oui), que nous vous avons présenté sur OWNImusic a fait parti de ce projet et “The Wholling stoppelizzy stroke back, in your face, dammit !” en est le résultat.

LCD Videosystem est une division « low cost » de mon travail, consacrée à des groupes non signés”. Pourquoi une telle initiative au delà d’une certaine passion pour la musique et un challenge ? Est-ce un bon outil marketing pour votre carrière ?

Ma carrière ?? Hmm… J’ai réalisé par le passé des clips assez chers, certains trop chers (à titre d’exemple, “Lost” pour Noir Désir a couté 200 000 euros). Donc là, en fait de tremplin ou de progression, c’est plutôt un retour en arrière, aux tous premiers court-métrages réalisés à 14/15 ans. Je suis en période totalement régressive donc. Et puis pour ce qui de l’outil marketing, on peut difficilement imaginer pire. Pour les maisons de disque, et les maisons de productions de clips, le LCD, ça accumule toutes les tares. Déjà, c’est pauvre, ça commence mal, ils se disent “il n’a donc pas besoin de plus” et aussi “il n’a plus besoin de nous, on n’a plus besoin de lui.” Au mieux c’est suicidaire.

Ensuite, quand vous parlez de passion, je ne sais pas, mais… Ce qui est sûr, c’est que pour les réalisateurs, en général, le clip, comme la pub, c’est alimentaire. Moi, même si ça m’a nourri jusque là, je ne l’ai jamais fait comme ça. Je n’ai jamais vu ça comme un job qui nourrit jusqu’au “prochain vrai travail sérieux”. J’ai toujours trouvé ça super sérieux en fait. Les atomes crochus et les points d’achoppement entre la musique et l’image, et le récit, les rapports de fiction et de frictions entre les deux, c’est un domaine où énorme reste à faire, alors… Là, c’est peut-être aller au bout de ce raisonnement-là : l’aspect non-alimentaire de ce travail-là. Faudrait que j’en parle en ces termes à ma banque, ils seraient sûrement très émus.

J’imagine que les artistes doivent souvent avoir des envies de clips à plus de 5000€. Comment procédez vous pour conceptualiser un scénario à 1000€ et leur faire accepter ? Ou le fait d’avoir une telle contrainte budgétaire vous autorise à travailler en totale carte blanche ?

1000, 5000, 10000… Ça n’est pas là que se joue vraiment ce qu’on voit à l’image. À 100 000, oui, on pourrait commencer à voir autre chose, mais à 100 000 tout passe dans les salaires, et du coup on ne voit plus rien. L’une des idées de base du LCD c’était de se rappeler (si nécessaire) que 1000 euros, c’est beaucoup d’argent. Voilà. Pour le reste, on fait comme les autres. Il n’y a pas de carte blanche. Il y a de la confiance, et de l’envie, ce qui est différent. Je propose une idée, et si elle plaît, je tourne, je monte. Mais il n’y pas d’intervenants extérieurs aux groupes, pas de management, pas de maisons de disque, donc pas de chefs de produit ou de ce qu’on appelle les “directeurs artistiques”. On ne travaille pas non plus avec les critères de diffusion, qui changent tous les six mois. On est concentrés sur la chanson, sur ce qu’on peut en tirer. J’aurais maintenant du mal à revenir en arrière sur ce fonctionnement-là. Le mieux serait d’arriver à l’instituer, d’en avoir les moyens. Le rêve serait de faire un clip pour Britney à 1000 euros. Qu’elle vienne avec son million et qu’on lui dise “non chérie désolé nous c’est 1000 ou rien”.

Combien de temps environ acceptez-vous d’investir pour la réalisation d’un tel clip ?

Il n’y a aucune limite. J’ai passé 4 mois sur “Hollywood Babylon” pour le groupe Mad River (en faisant d’autres choses à côté, mais quand même…) Si un projet demandait un an de travail, je ne serai pas contre. D’autres clips de la série m’ont pris un jour ou deux.

Est-ce que vous travaillez seul (mise à part le groupe bien sûr) ou vous travaillez avec une petite équipe de production ?

Je travaille seul, ou avec mon amie Charlotte, qui m’assiste. Une ou deux fois, quand nous n’avions pas le choix (grosse figuration à gérer par exemple), nous nous sommes retrouvés avec une vraie grosse équipe LCD : quatre personnes. Dont nous deux bien sûr.

D’où sont tirées les images d’un clip comme celui effectué pour Danielson Family ?

De ma caméra. Nous avons gravi l’Etna, le Vulcano, le Stromboli. C’était le premier clip de la série, et pour mon groupe préféré en plus, alors il fallait payer de sa personne.

Vous est-il déjà arrivé qu’un groupe refuse le résultat final ?

C’est arrivé une fois, oui. Une fois sur les vingt premiers clips. Ça me paraît normal en même temps, on me donne beaucoup de liberté, on m’accorde beaucoup de confiance, alors… Je pourrais être étonné qu’il n’y ait pas plus de refus, mais est ce qu’on peut refuser un clip à 1000 euros ?

Comment les groupes utilisent-ils vos réalisations en général (diffusion télévisée, internet, vente…) ?

Les groupes utilisent les clips comme ils peuvent. Je veux dire : avec leurs moyens. Pour l’instant, seuls deux des clips du LCD ont été présenté aux chaînes de tv, et les deux sont passés. Ça me pousse à encourager les autres à faire pareil, mais je travaille avec des groupes qui souvent n’ont même pas de management, ni d’asso. Et les chaînes se débrouillent très bien pour décourager les petits. Présenter (je dis bien juste présenter) un clip aux chaînes, c’est un parcours du combattant, en termes de contrats, d’autorisations, de visas, de paperasse diverses… Donc peu y vont, c’est bien dommage.

Est-ce des vidéos virales deluxe que vous proposez ?

Non… Moi je préfèrerais voir tous ces clips à la télé.

Comment sélectionnez-vous les artistes pour qui vous travaillerez, si séléction il y a ?

La seule sélection, si sélection il y a, peut avoir lieu quand je rencontre le groupe. La question est de savoir si on va s’entendre, se comprendre. J’ai compris (un peu tard) que mon travail ne consistait pas à aimer un morceau, ni même à le juger. Je suis plus avocat que juge, et dans le meilleur des cas je suis un peu docteur aussi. Je suis là pour bien écouter mon patient (la chanson), pour l’ausculter avec le plus d’attention possible. Ensuite, je propose des choses, des traitements, des soins.

On sort de l’esthétique habituelle d’un plan de groupe filmé ? Est-ce une pour des raisons économiques ou esthétiques ?

Des plans de groupes filmés ? Vous parlez des scopitones ? J’aime bien ça, je trouve qu’on devrait y revenir un peu plus d’ailleurs, mais… Je ne connais aucun clip un peu “célèbre” (et même très peu parmi les autres) qui soit “un plan de groupe filmé”. Encore une fois c’est peut etre dommage d’ailleurs.

Pas de réelle différence en tout cas avec un clip à 100 000.” C’est assez provocateur comme déclaration, comment la justifiez-vous ?

Elle est justifiée dès la phrase suivante : il faut trouver quelque chose pour la chanson. Ça, ça ne change pas. Pour le reste… Encore une fois, le gros d’un budget de clip (et de film, etc…), c’est la masse salariale. Là y’en a pas Et des problèmes d’argent… On n’en a pas non plus. On n’a pas eu de limites de ce côté là… Quand on regarde les vingt premiers clips, on pourrait comparer théoriquement avec une série de clips mainstream sur M6 : nous aussi on a des bombasses autour d’une piscine dans une belle villa, nous aussi on a des dizaines de figurants, des explosions dans tous les sens, des tournages à l’étranger, des guest stars, des chorégraphies chiadées (souvent plus que les leurs d’ailleurs). Voilà, tout va bien, vraiment, on n’a pas envie de se plaindre à personne.

LCD sur Facebookhttp://hjdworkshop.free.frhttp://www.lcdvideosystem.com

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Explication de clip : “70 million” de Hold Your Horses http://owni.fr/2011/02/15/explication-de-clip-70-million-de-hold-your-horses/ http://owni.fr/2011/02/15/explication-de-clip-70-million-de-hold-your-horses/#comments Tue, 15 Feb 2011 15:34:23 +0000 Chroniclip http://owni.fr/?p=30353 Clara Beaudoux et Delphine Osmont du site Chroniclip proposent de faire intervenir l’artisan d’une vidéo musicale donnée, en l’occurrence le réalisateur, pour expliquer son travail. L’interview est ensuite calée sur le clip lui même, durant lequel les passages en noir et blanc indiquent les arrêts sur image. Une idée, qui si elle n’est pas neuve (le commentaire audio étant largement répandu pour les films en DVD), a le mérite de donner la parole à ceux qui travaillent dans l’ombre des artistes.

Pour sa quatrième publication, Chroniclip a donné la parole à David Freymond, réalisateur du clip 70 Million de Hold Your Horses. Il s’agit là de sa première réalisation, et il revient ici avec humour et lucidité sur la création de cette vidéo, tournée en quatre jours. Il fait en outre partie de la maison de production l’Ogre.

Hold Your Horses est un sextet français aux influences multiples et aux personnalités bien affirmées. Leur clip 70 Million avait connu un retentissement certain au moment de sa sortie, de par son principe aussi décalé qu’amusant : la reprise de tableaux célèbres, par des mises en scènes parfois bancales, souvent brillantes et toujours drôles.

Un clip à découvrir ou redécouvrir au plus vite, donc !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Suivez Chroniclip sur Twitter : @chroni_clip
Crédit photo : FlickR CC neilvagechen

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Attention bon plan clip : FluidRiver http://owni.fr/2011/02/09/attention-bon-plan-clip-fluidriver/ http://owni.fr/2011/02/09/attention-bon-plan-clip-fluidriver/#comments Wed, 09 Feb 2011 16:37:06 +0000 Owni Music http://owni.fr/?p=30204 Sébastien Gilles a un sacré parcours dont il nous parlera ci-dessous. Il a fondé FluidRiver en 2009. Une plateforme qui fait le liens entre les secteurs de la musique et les cinéastes. Issu d’un monde étranger à la musique, nous l’avons rencontré pour qu’il nous fasse part de ses observations et nous résume l’état actuel de sa société.

Quel est ton parcours professionnel ? Comment en es-tu arrivé à travailler avec le monde musical ?

J’ai un profil plutôt atypique pour le monde musical, avec un parcours d’ingénieur, de chercheur puis d’entrepreneur en nouvelles technologies, venu sur le tas à la musique par passion.

Après des études d’ingénieur à l’ENSTA, j’ai fait une thèse à l’université d’Oxford en vision artificielle. Je m’intéressais à la manière de “faire voir” les machines, mon univers était celui des images. De retour en France, j’ai rejoint un institut de recherche, l’INRIA avant de fonder une startup en reconnaissance d’images avec d’autres chercheurs, LTU Technologies. Je suis passé du statut de chercheur à celui d’entrepreneur et j’ai été le directeur scientifique de LTU pendant 9 ans. En 2005, nous avons été rachetés par un groupe Japonais et en 2008 j’ai quitté la société.

Les années 2000-2008 m’ont donné le goût d’entreprendre, c’est-à-dire de partir d’une idée et de la réaliser. Et j’avais bien l’intention de me relancer dans un nouveau projet, avec cette fois-ci la possibilité d’y associer une dimension artistique.

Il s’est trouvé que pendant que je réfléchissais à des idées de projets, j’ai découvert toute une scène underground à Paris, organisée autour de squats artistiques éphémères où se déroulent lectures, performances audiovisuelles et concerts, le tout dans un esprit incroyable de liberté de création, hors de tout cadre officiel. J’ai rencontré beaucoup d’artistes dans ces squats -des musiciens, des vidéastes, des VJs (Visual Jockeys) ou des artistes qui explorent le “net-art”.

L’apport de la vidéo à la musique m’est apparu essentiel, à la fois pour des raisons esthétiques et artistiques, mais aussi pour des raisons de circulation de l’oeuvre auprès du public et donc de sa promotion sur les réseaux. Par exemple, un lien vidéo voyage plus vite et plus loin qu’un lien musical sur le réseau, parce que le taux de partage entre internautes est statistiquement plus élevé. La raison en est que les images qui accompagnent un lien partagé sur Facebook agissent comme un aimant pour nos yeux : nous sommes attirés sans même le vouloir. Un lien textuel n’a pas le même effet.

Lire demande toujours un effort, alors que voir n’en nécessite pas. Un lien vers un clip est donc un véhicule puissant de découverte, de partage et de circulation d’un morceau musical sur la Toile.

Avant, un clip était un moyen pour les artistes d’accéder au média “télévision”. C’était un investissement lourd et son coût le mettait hors de portée d’une majorité d’artistes, il était donc souvent réservé à une élite. Aujourd’hui, l’audience ne se trouve plus en télévision mais sur Internet. On y diffuse une vidéo gratuitement, mondialement et sans limitation de temps et c’est à la portée de tout le monde.

Quant à la révolution numérique dans l’audiovisuel de ces 20 dernières années, elle a eu pour effet de mettre des outils professionnels dans les mains de l’amateur. Caméras HD, disque dur portables, logiciels complets de post-production, tous ces outils sont aujourd’hui démocratisés. C’est le même phénomène qu’en musique avec la révolution des home studios.

Au final, on voit bien que la technologie et les outils sont là, disponibles, accessibles à tous. En d’autres termes, ce n’est plus l’outil qui différencie le professionnel de l’amateur dans la production audiovisuelle, mais le savoir-faire, le talent et la sensibilité. Donc la seule chose qui manquait pour permettre à chaque artiste d’avoir une chance d’accéder au clip, c’était de pouvoir faire découvrir sa musique et entrer en contact avec des vidéastes. Et l’idée de créer un réseau de musiciens et de vidéastes pour provoquer des rencontres artistiques et faire des clips a germé : FluidRiver était né.

Quel est le concept de FluidRiver ? A quelles problématiques cela répond-t-il ?

FluidRiver est un réseau de réalisateurs et de musiciens. Le but : faire des clips différemment, pour changer l’image de la musique. Pour les labels, c’est une nouvelle manière de travailler le clip, en accédant à un vaste réseau de réalisateurs professionnels, souvent jeunes, créatifs et innovants.

Plutôt que de choisir un réalisateur uniquement sur ses références -ce qui privilégie les réalisateurs déjà établis, avec un risque évident et avéré d’uniformisation visuelle, le principe est de retenir un réalisateur pour ses idées.

FluidRiver étant bien entendu garant d’une qualité en ayant sélectionné les réalisateurs en amont.

Avec sa forte culture de l’image et du cinéma, ses nombreuses formations et écoles d’audiovisuel, la France est un vivier de talents créatifs dans le domaine de l’image. Grâce à FluidRiver, les labels ont un accès direct et simplifié à cette source de talents, tandis que certains réalisateurs reçoivent des appels d’offre de clips auxquels ils n’auraient jamais eu accès seuls.

Pour les artistes et réalisateurs amateurs, FluidRiver est un réseau où l’on se rencontre, gratuitement. Lorsqu’on est un groupe amateur, on n’a pas forcément autour de soi un ami vidéaste, prêt à réaliser même un petit clip. Grâce à FluidRiver, on peut faire écouter sa musique et nouer des contacts avec des réalisateurs du monde entier. Inversement, beaucoup de jeunes réalisateurs veulent développer leur bande-démo, mais manquent de projets intéressants. FluidRiver est pour eux l’occasion d’accéder à un vaste choix de musique.

Comment ça marche? Y a t il une sélection pour participer?

FluidRiver est ouvert à tous, musiciens comme réalisateurs. Chacun est libre de s’inscrire, créer un profil, y diffuser morceaux, images et vidéos et entrer en contact avec d’autres membres.

Côté amateur, ça marche de manière assez simple : un musicien crée un projet de clip, qui est une page permettant d’écouter le morceau avec un petit brief succinct. Les réalisateurs écoutent ainsi les morceaux et, à la manière de Facebook, peuvent faire une demande de contact au musicien. Si un clip nait à la suite de cette rencontre, les deux artistes ont la possibilité de signer électroniquement « l’autorisation croisée », qui est un contrat qui attribue la paternité conjointe du clip aux deux artistes, les protège l’un l’autre et les autorise à procéder à sa diffusion libre et gratuite, notamment sur FluidRiver. C’est une sorte de PACS vidéo-musical. Les artistes sont bien sûr libres de ne pas utiliser cette licence et de collaborer comme bon leur semble.

Concernant les réalisateurs professionnels, je procède à une sélection en amont, en privilégiant une approche esthétique originale, une prise de risque artistique. Ces réalisateurs recevront alors gratuitement les appels d’offre, libre à eux d’y participer ou pas. Chacun conserve donc sa liberté. Je référence aussi directement des sociétés de production audiovisuelle, qui elles-mêmes ont plusieurs réalisateurs.

Pour les labels qui recherchent un réalisateur, j’interviens directement et personnellement en rencontrant les artistes, le label, le manager. J’écoute ce qu’ils me disent, leurs attentes en terme d’image, et je rédige un brief artistique à destination des réalisateurs professionnels. Ce brief comprend notamment un budget fixe (la compétition entre réalisateurs n’est donc pas financière) et toutes les informations nécessaires pour poser sa candidature. Quinze jours ou trois semaines plus tard, le label reçoit plusieurs propositions de scénario, accompagnés d’une note d’intention, de références visuelles, etc.

Il n’est pas rare sur un appel d’offre FluidRiver d’avoir une dizaine ou une quinzaine de propositions de réalisateurs, toutes rentrant dans une enveloppe budgétaire fixée en amont. Ceci serait simplement impossible à faire en label, à moins qu’un chargé de projet y passe plusieurs semaines à temps complet.

Quel est votre modèle économique?

FluidRiver est ce qu’on appelle un service « freemium » : le service est payant pour un usage professionnel et gratuit pour un usage amateur.

Sur un appel d’offre de clip professionnel, FluidRiver perçoit une commission de 10% sur le budget de production du clip si un réalisateur est retenu. Dans le cas contraire, et si au moins 5 propositions de scénario ont été fournies par FluidRiver, une somme forfaitaire de 200€ sera demandée au label. Ceci permet de proposer une offre très attractive, sans risque, à tous les labels.

FluidRiver a aussi été sollicité pour des films publicitaires et ça c’était une vraie surprise pour moi. Je me suis rendu compte que le réseau de réalisateurs professionnels que j’avais créé commençait à avoir une valeur pour le monde de la publicité. La raison en est simple : les agences Web, dont le métier de base est de réaliser un site Web, proposent de plus en plus de contenus vidéos créatifs aux marques, que ce soit pour habiller des sites Web ou dans le cadre de campagnes publicitaires sur Internet. Les agences web ou marketing qui cherchent des réalisateurs ont avec FluidRiver un outil puissant pour accompagner leurs projets. Ainsi, FluidRiver a placé deux réalisateurs pour un habillage vidéo de site pour Evian (avec l’agence Plan-Net) et un film d’animation promotionnel pour Ecofolio (avec WordsOff et l’agence Ligaris).

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Quelles sont vos ambitions à court et long terme pour FluidRiver?

Depuis sa création en octobre 2009, FluidRiver a réalisé plus d’une dizaine de clips professionnels, dont plusieurs ont été diffusés sur MTV, M6, etc. C’est peu et beaucoup à la fois, surtout quand on part de zéro! Les clips FluidRiver ont été vus par plus de 2 millions de personnes sur Internet (YouTube ou Dailymotion), nous avons travaillé pour des artistes prestigieux comme Vitalic et deux clips FluidRiver faisaient partie des trente nominés pour projection sur écran géant à Rock En Seine. Mes toutes premières ambitions ont donc largement été dépassées.

Aujourd’hui la priorité reste de développer le réseau des réalisateurs et d’augmenter le nombre de projets de clips. FluidRiver est virtuellement le plus gros réseau de réalisateurs professionnels en France, nous sommes donc loin d’avoir atteint notre vitesse de croisière. Mes efforts vont donc aller vers les labels, major ou indés. Je pense aussi aux agences web ou marketing car de nombreux projets de vidéos virales fleurissent dans ce domaine, et les budgets sont plus importants qu’en clip. Concernant le service gratuit aux amateurs, mon ambition est aussi de le développer, d’élargir la base des groupes et vidéastes, en France et à l’étranger. J’aime l’idée d’un joyeux melting-pot vidéo-musical, de ce bouillon de culture où les gens peuvent se rencontrer pour faire des images atypiques. C’est le “off” de FluidRiver, son côté laboratoire audiovisuel.

Je continue aussi une série de portraits de réalisateurs de clips, renvoyant la lumière à ceux qui la posent sur les artistes. Ils ont toujours un regard très intéressant sur les arts audiovisuels et la musique, vu du côté du réalisateur de clip. Les portraits sont visibles sur le blog de Fluidriver.

Que penses-tu de l’avenir du clip? Des chaines de télévisions spécialisée musique ?

Je pense que le clip est à un tournant de sa vie. Depuis les Scopitones du début des années 60, à la création de MTV en 1980, jusqu’au tsunami YouTube, on voit que son importance dans la vie musicale n’a fait que croître. Le clip est le type de contenu le plus recherché sur YouTube, et le plus partagé sur Facebook.

Le clip est un lieu d’expérimentation audiovisuel, où naissent de nouvelles techniques et façons de filmer, qui sont ensuite utilisées en pub ou en long-métrages. C’est aussi un miroir de la société, on y retrouve les doutes, les sujets et les préoccupations du moment, ainsi que toutes les tendances de look, de style, d’accessoires actuels. Le clip puise son inspiration dans le design, l’architecture, la mode, la photographie, le cinema et la musique : c’est un sport complet!

Pourtant, le clip est un peu le parent pauvre de la musique et de l’audiovisuel. Dans les labels, on s’en soucie généralement au dernier moment, et un peu dans l’urgence. On réserve peu de ressources pour le clip, c’est dommage car on risque de se priver d’un beau réservoir de visibilité. Du côté de l’audiovisuel, la voie royale pour un réalisateur est à peu près celle-ci : le clip, la pub, le court-métrage et le long-métrage. Le clip est donc un objet audiovisuel étrange, aux contours mal définis, mais d’un impact terrible lorsqu’il fait mouche, tant pour l’artiste que pour le réalisateur.

J’essaye aussi de promouvoir une approche originale du clip auprès des labels. Par exemple, récemment nous avons travaillé avec les Dinner At The Thompson’s. Le label Bonne Pioche envisageait un seul clip pour la sortie de l’album, et je leur ai proposé d’en faire deux, enchaînés comme des épisodes.

Plus riche créativement, plus original pour les fans, c’est aussi un moyen de mutualiser des moyens de production et de travailler une sortie d’album différemment.

Le plan média classique en label a une forme de pic resserré. Tout est concentré sur un seul instant : la sortie de l’album. Télé, radio, presse, internet… tous les efforts humains et financiers du projet sont engloutis à ce moment de la vie de l’album afin de bénéficier d’une exposition très forte mais très courte. Si après deux ou trois mois, les ventes de l’album sont décevantes, on ne travaille plus l’album, on arrête, c’est perdu. Alors qu’un album c’est plusieurs mois de travail… Au contraire, en prévoyant dès les début un premier clip pour accompagner la sortie de l’album et un second quelques mois plus tard, lié au premier d’une certaine manière, on travaille l’image du groupe et de l’album de manière plus puissante. On peut raconter une histoire, et donc attirer à nouveau l’attention des médias et du public sur le groupe.

Cette approche en épisodes vidéo est à mon avis l’avenir du clip. Il faut s’imaginer que sur un réseau social comme Facebook, Twitter ou MySpace, un internaute voit défiler devant ses yeux des centaines de liens, de photos, de textes chaque jour et ce nombre ne cesse d’augmenter.

Confontré à ce “buffet à volonté” croissant d’informations, l’internaute réalise qu’il ne pourra pas tout voir car une journée n’aura toujours que 24h. Le paradoxe est donc que l’internaute passe une partie de plus en plus importante de son temps à ignorer des informations, à devoir faire des choix, filtrer et trier. Sachant ça, un artiste doit utiliser les réseaux sociaux avec intelligence et tout faire pour créer du sens autour de son oeuvre. Créer du sens, c’est se distinguer dans un réseau dominé par le bruit blanc créé par les autres. C’est aussi créer un lien entre des morceaux, un entre-deux. En ce sens, l’approche du clip en épisodes vidéo que j’évoque est un moyen de créer du sens, en liant deux morceaux et en créant quelque chose de nouveau entre les deux : une histoire.

Quels sont les obstacles que vous rencontrez ?

Je dois dire qu’ils ne manquent pas… Pour résumer, créer une start-up dans le monde de la musique aujourd’hui est un pari hyper-risqué, voire suicidaire! Lorsqu’en plus on apporte une innovation comme FluidRiver et qu’on ne vient pas du monde de la musique, les difficultés explosent.

D’un côté le monde de la musique est en crise suite à l’effondrement des ventes de disques depuis 10 ans. De l’autre le monde du cinéma et de l’audiovisuel peine aussi à vivre -même si la France offre un soutien à la production énorme, notamment par le biais du CNC. Se positionner entre les deux, en intermédiaire, ne peut donc s’envisager que si le service proposé apporte vraiment quelque chose aux deux parties. En ce sens, FluidRiver a sû amener des labels et des réalisateurs qui ne se connaissaient pas à travailler ensemble pour la satisfaction de tout le monde, et de l’artiste en premier lieu.

Toujours du côté des obstacles, je note que le monde de la musique est difficile d’accès surtout lorsqu’on n’en vient pas. La culture de la cooptation, de la recommandation et du réseau est reine, beaucoup plus que dans d’autres milieux. Il est donc dur de se frayer un chemin, d’amener les gens à vous prêter attention et à vous faire confiance. Mais il faut savoir s’adapter, dé-sapprendre une manière de travailler pour en ré-apprendre une autre. C’est ce que j’ai fait en passant du monde du logiciel à celui de la musique, j’ai délibérément quitté ma zone de confort pour partir à la rencontre d’un monde nouveau.

Enfin, il y a la question du temps. En label, directeurs artistiques et chargés de projet sont globalement débordés, devant faire toujours plus avec moins de moyens.

Faute de temps, beaucoup ne répondent donc tout simplement pas à des demandes de contact, même répétées, car vous n’êtes pas une priorité dans une foule de contraintes qui affluent de toutes parts. Le paradoxe est que FluidRiver est précisément un service qui fait gagner un temps précieux aux directeurs artistiques et aux chargés de projets. Ce devrait donc être une priorité !

Quelle utilisation faites vous des Creative Commons ?

Dès le début, FluidRiver a été conçu pour apporter une réponse globale aux artistes, qu’ils travaillent en Copyright ou en Creative Commons. Il était important pour moi d’apporter un cadre juridique clair et transparent aux artistes leur permettant de travailler ensemble sans risque sur des oeuvres à deux auteurs.

Avec FluidRiver, les musiciens qui travaillent en Creative Commons disposent des mêmes possibilités que ceux travaillant en Copyright (typiquement les artistes SACEM). Ils peuvent faire écouter leur oeuvre en précisant qu’elle est sous Creative Commons et peuvent entrer en contact avec des réalisateurs qui eux aussi font le choix de travailler en Creative Commons sur un clip.

Nous utilisons donc Creative Commons particulièrement par rapport à son mécanisme d’œuvre dite “dérivée” car un clip est une oeuvre dérivée d’un morceau. Si ce morceau est sous licence Creative Commons, le musicien l’indique et le clip qui en découlera sera automatiquement sous Creative Commons, c’est la beauté intellectuelle des Creative Commons. Ce mécanisme simplifie fortement la collaboration entre artistes.

A la base, les Creative Commons sont un contrat de droit qui dit ce qu’il est possible et ce qu’il n’est pas possible de faire en terme d’exploitation d’une oeuvre. Mais elles ne disent pas comment faire. Par exemple, comment s’y prendre concrètement lorsque l’on est musicien en Creative Commons et que l’on cherche à réaliser un clip en restant dans le cadre des Creative Commons? FluidRiver répond à cette question, apporte un mécanisme concret d’interaction propice à la collaboration entre deux artistes. C’est le seul site au monde à le proposer. FluidRiver peut donc être vu comme un exemple de réalisation concrète des Creative Commons dans sa partie collaborative.

De quoi es-tu le plus fier dans l’histoire de FluidRiver ?

Je crois que c’est ce que m’a dit un jour Nassim Maoui, un réalisateur qui venait de remporter un appel d’offre pour un clip de Beat Assailant avec Discograph (et ASM en production), que j’avais décroché peu de temps avant. Nous ne nous étions jamais rencontrés, j’avais juste vu sa bande-démo et sa proposition de clip, celle qui avait été retenue.

Monté de Marseille pour tourner le clip à Paris, il m’a expliqué que depuis des années, comme beaucoup de réalisateurs, il proposait spontanément des idées de clips aux labels et que rarement il avait eu un retour. Et là, il venait tout simplement de décrocher le clip d’un artiste qu’il adorait. Il était aux anges!

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le clip, petit bijou de graphisme, a révélé un réalisateur bourré de talent (ainsi que son complice Christophe Menz) et a immédiatement fait le tour du Web, jusqu’à sa nomination parmi les trente clips proposés à la projection sur écran géant à Rock en Seine. Je ne sais pas si j’ai ressenti de la fierté, mais la joie était là, le concept FluidRiver commençait vraiment à m’étonner !

Interview réalisée par OWNImusic

Photos CC flickr : julespajot; villehoo; David Torcivia

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Lisztomania de Phoenix décortiqué http://owni.fr/2010/12/01/lisztomania-de-phoenix-decortique/ http://owni.fr/2010/12/01/lisztomania-de-phoenix-decortique/#comments Wed, 01 Dec 2010 15:27:30 +0000 Chroniclip http://owni.fr/?p=28500 Clara Beaudoux et Delphine Osmont du jeune site Chroniclip proposent de faire intervenir l’artisan d’une vidéo musicale donnée, en l’occurrence le réalisateur, pour expliquer son travail. L’interview est ensuite calée sur le clip lui même, durant lequel les passages en noir et blanc indiquent les arrêts sur image. Une idée, qui si elle n’est pas neuve (le commentaire audio étant largement répandu pour les films en DVD), a le mérite de donner la parole à ceux qui travaillent dans l’ombre des artistes.

Antoine Wagner a réalisé le clip de la chanson “Lisztomania” pour Phoenix en 2009. ?Il a également suivi Phoenix en tournée, le documentaire « From a mess to the masses » sort bientôt. ?Le site du réalisateur : http://www.antoinewagner.com/. Vous pouvez visionner le clip original ici.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Article initialement publié sur Chroniclip.fr

Crédits photos : Flickr CC Kmeron


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