OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 MXP4 lance la plateforme Bopler Games sur Facebook http://owni.fr/2011/04/19/mxp4-lance-la-plateforme-bopler-games-sur-facebook/ http://owni.fr/2011/04/19/mxp4-lance-la-plateforme-bopler-games-sur-facebook/#comments Tue, 19 Apr 2011 16:37:42 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=31628 MXP4, start-up parisienne innovante dans le domaine du social gaming musical, lance cette semaine la plateforme Bopler Games, une série de jeux musicaux sur Facebook, utilisant un catalogue de titres musicaux licenciés, et qui pourrait bien incarner le modèle de rentabilité de l’entreprise.

Après le jeu Je Veux Signer Chez AZ dont nous vous parlions la semaine dernière, et qui a pour but d’animer le casting mené par le label d’Universal tout en développant son image de marque, c’est sur un plan beaucoup plus fédérateur et orienté gaming que se place Bopler. En choisissant de lancer dans un premier temps quatre jeux inspirés des classiques du genre, MXP4 entend séduire les gamers addict comme les moins chevronnés, à qui les formats parleront sans difficulté. Ainsi Space It, Match It, Snake It et Pump (jeu crée par MXP4 et popularisé notamment via une application brandée David Guetta) s’inspirent ouvertement de Space Invaders, Tetris, ou encore Snake, avec un avantage de taille cependant. L’évolution du jeu réagit en effet à la la structure musicale du titre choisi pour jouer (tempo, rythme, voix etc.). Car le centre de ces jeux sociaux est bien la musique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En choisissant en premier lieu un titre parmi ceux proposés, puis un jeu, le joueur cale son expérience ludique sur la musique, et non l’inverse. Quant au catalogue proposé, il est pour l’instant modeste mais devrait se développer très rapidement, les accords avec quatre publishers et deux majors étant finalisés (sans qu’on puisse en savoir davantage pour le moment). EMI est la première major à avoir officialisé la licence de son catalogue.

Albin Serviant, PDG d’MXP4, confirme que le volonté première de ses équipes lors de la création de la plateforme Bloper Games était véritablement “d’imbriquer le jeu et la musique“. Avec 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires, les jeux sur Facebook représentent sans conteste une manne qui, couplée à la musique devrait largement séduire. Selon le PDG, cette somme devrait quadrupler voire quintupler dans les trois ans.

“Le challenge, c’est de donner au jeu sa dimension sociale”.

Qui de la monétisation, et de la rémunération des artistes ? Les sommes engrangées par les jeux, via les Facebook credits, qui permettent aux gamers de jouer sur toute la durée d’un titre (contre 60 secondes en version gratuite), mais aussi d’obtenir des bonus supplémentaires au sein du jeu. Les ayant droit se partagent avec MXP4 70% des revenus générés par la vente de titres (et donc de jeux) complets, les 30% restants revenant à Facebook. Si pour l’instant l’intérêt des artistes n’est pas supérieur à celui d’une mise en vente sur iTunes, il pourrait s’avérer plus conséquent dans les mois à venir. On parle en effet de customisation des jeux avec des artistes via des pages dédiées, ouvrant vers de la vente directe (titres, albums, merchandising…), qui devrait intervenir dans un second temps une fois le décollage de la plateforme passé. Elle devrait apporter aux artistes un véritable plus en liant leur univers aux jeux développés en adéquation avec leur musique.

Il faut cependant garder en tête que 95% des joueurs sur les réseaux sociaux s’adonnent à ce passe-temps gratuitement. Le défi est donc de les engager dans une expérience allant au delà du simple hobby sur Facebook. Ainsi que le rappelle Albin Serviant, “la moyenne du temps passé sur l’application de remix de David Guetta était de 13 minutes“. Autrement dit, suffisamment pour amener le gamer à devenir consommateur, et recruteur de fans via les nombreux outils de challenge de ses amis.

Un défi que MXP4 semble en passe de pouvoir relever, en offrant à l’industrie de la musique une source de revenu potentiellement intéressante. Confirmation ou infirmation dans les mois à venir.

]]>
http://owni.fr/2011/04/19/mxp4-lance-la-plateforme-bopler-games-sur-facebook/feed/ 1
Un casting et un social game sur Facebook pour signer chez AZ http://owni.fr/2011/04/12/un-casting-et-un-social-game-sur-facebook-pour-signer-chez-az/ http://owni.fr/2011/04/12/un-casting-et-un-social-game-sur-facebook-pour-signer-chez-az/#comments Tue, 12 Apr 2011 16:37:43 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=31542

Le label AZ, propriété d’Universal Music France, lance cette semaine un social game en soutien de son opération “Je veux signer chez AZ“, grand casting sur Facebook, qui revient cette année pour une seconde saison.

Lancé en 2010 à l’initiative de Valéry Zeitoun, médiatique patron du label, “Je veux signer chez AZ” a consacré Melissa NKonda et Victor Le Douarec. Si la première sort d’ailleurs cette semaine son premier album pop “Nouveaux Horizons“, le second artiste issu du casting est lui toujours en gestation.

Le projet est né l’an dernier d’une forte volonté de son instigateur de “renouer avec les interprètes“, même si de nombreux participants au casting de cette année se présentent avec des compositions personnelles. Dix ans après la première saison de Popstars (émission à laquelle Valéry Zeitoun avait participé en tant que juré en 2002), et alors que les concepts de télé-crochets populaires des années 2000, tels Star Academy et Nouvelle Star, ont disparu et laissé le champ libre au concept jumeau X Factor, actuellement sur M6, le cyber-casting d’AZ surfe sur l’hégémonie de Facebook pour dénicher ses futures signatures.
Si le concept n’a rien de neuf, c’est bien son exécution qui s’avère intéressante et originale. Outre le la séléction elle-même, qui se passe intégralement sur Facebook pour sa première phase (envoi des candidatures sous forme de vidéos) l’équipe digitale du label a concocté un social game développé par l’agence Spoke.

En reprenant la même temporalité que le casting lui-même (vidéos sur Facebook, prestations devant le jury à l’Olympia, phases finales), il propose au gamer, toujours sur Facebook, de se faire apprenti producteur en votant pour ses candidats favoris, choix qui l’engageront jusqu’au bout du jeu et qui lui permettront d’évoluer au sein de cet univers.

Le jeu a recours à des pratiques de gratification du gamer inspirées d’autres grand succès du social gaming et réseaux sociaux. Ainsi les badges à débloquer (“Beni Oui-Oui”, “AZ Lover”, “Dance Machine” ou encore “Sourdingue”) ou les niveaux à atteindre (“Chauffeur de Valéry Zeitoun”, “Stagiaire AZ”, “Boss DA”, “Fils Spirituel de VZ”…) font penser à Foursquare ou Farmville et fidélisent le joueur en l’enjoignant à continuer le jeu au gré de l’évolution du casting et de la confirmation ou non que ses choix d’apprenti directeur artistique sont les bons.

L’objectif (affiché) de gain de notoriété peut sembler secondaire pour un label, puisque ce sont avant tout ses artistes qui le portent, mais l’opération impose en tous cas AZ comme un label innovant et désireux de s’affirmer sur le créneau porteur des réseaux sociaux. Avec un jeu qui semble bien pensé et capable de présenter un intérêt tout au long du casting (qui prendra fin le 30 juin à l’Olympia), AZ offre a chacun la possibilité de jouer les directeurs artistiques et de prendre part aux sélections, même si le jury a, ainsi que nous le rappelle Valéry Zeitoun, “le final cut“. Nul doute que l’initiative représente également une opération séduction pour les annonceurs, qui s’ils sont absents du dispositif cette année, devraient vite comprendre l’intérêt de s’y greffer.

Je veux signer chez AZ sur Facebook, Twitter, Blog, FlickR
Diffusion d’un documentaire retraçant la première saison le 13/04 sur W9
]]>
http://owni.fr/2011/04/12/un-casting-et-un-social-game-sur-facebook-pour-signer-chez-az/feed/ 44
Albin Serviant : MXP4, précurseur du social music game http://owni.fr/2011/01/13/albin-serviant-mxp4-pre-curseur-du-social-music-game/ http://owni.fr/2011/01/13/albin-serviant-mxp4-pre-curseur-du-social-music-game/#comments Thu, 13 Jan 2011 12:38:00 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=29547

Cliquer ici pour voir la vidéo.

MXP4 développe et propose des outils et applications web pour les musiciens et les labels, mettant en valeur les contenus pour un usage ludique via les réseaux sociaux.

Albin Serviant, son PDG, a accepté de répondre à nos questions et évoque avec nous son parcours, mais surtout celui d’MXP4, start-up dont il a pris la tête début 2009. Partant en 2007 de l’idée que l’expérience musicale serait interactive dans le futur, ses fondateurs (parmi lesquelles Gilles Babinet) ont participé à la réinventer par le biais d’applications musicales permettant à l’internaute de jouer avec les artistes.

Si au départ l’innovation était principalement autour d’un “format” elle est aujourd’hui principalement déployée sur Facebook, MXP4 ayant rapidement saisi les opportunités qu’offre le premier réseau social mondial, à commencer par ses plus de 500 millions d’inscrits. Avec une moyenne de 15 minutes passées à jouer avec une application il semblerait que l’idée du jeu puisse s’imposer auprès d’un large public.

En s’orientant encore plus clairement sur le créneau du jeu vidéo musical à la fin de l’été (avec le jeu “David Guetta”) la start up est passée à la vitesse supérieure en proposant une expérience plus complète et qui permet e dynamiser considérablement la relation fan/artiste en impliquant le premier de manière active.

Les innovations prévues pour les prochaines semaines devraient confirmer que MXP4 a atteint sa vitesse de croisière et va renforcer encore plus les ponts entre musique et social gaming. Une idée du futur ?

Retrouvez Albin Serviant sur Twitter : @albinserviant

Interview réalisée par Valentin Squirelo et Loïc Dumoulin-Richet

Montage : Romain Saillet

]]>
http://owni.fr/2011/01/13/albin-serviant-mxp4-pre-curseur-du-social-music-game/feed/ 4
Journalisme et réseaux sociaux: 11 tendances pour 2011 http://owni.fr/2010/12/21/journalisme-et-reseaux-sociaux-11-tendances-pour-2011/ http://owni.fr/2010/12/21/journalisme-et-reseaux-sociaux-11-tendances-pour-2011/#comments Tue, 21 Dec 2010 17:31:33 +0000 Aurélien Viers http://owni.fr/?p=39808 Bon, c’est vrai, le titre est facile, mais vous connaissez un titre davantage Google-Facebook-Twitter-friendly pour cette fin d’année ?

Ni prédictions, ni révélations ici, mais une synthèse non exhaustive des idées lues, vues, entendues en cette fin d’année sur les blogs et dans les conférences (notamment Rencontres RSLN, LeWeb, news:rewired), par Citizenside

On aurait pu titrer en parlant de “mots-clés”, mais c’est so 2008.

1/ SEO journalism, ou le journalisme d’autocomplétion

Écrire et titrer pour Google ? Oui, plus que jamais. Google reste le premier réflexe du public pour chercher des infos.

Des spécialistes interviennent dans les rédactions pour aider les journalistes à mieux référencer leurs articles, comme Masha Rigin de TheDailyBeast.com, invitée par l’École de Journalisme de Sciences Po (merci à Alice Antheaume pour son récit de la journée).

La production d’infos va croissante – 600 nouvelles entrées par jour pour le Huffington Post – d’où la nécessité d’apparaître dans les premiers résultats des moteurs de recherche.

Les journalistes peaufinent le titre que vous avez envie de lire. Rien de plus facile avec Google Instant.

Exemple : un site britannique cherche comment traiter la mort du comédien Leslie Nielsen. Malcolm Coles de Digital Sparkles explique la stratégie employée pour attirer le plus grand nombre de visiteurs [en].

Premier réflexe : chercher quels sont les mots-clés les plus recherchés dans Google par les internautes autour de la mort de Leslie Nielsen à ce moment précis.


Les mots-clés les plus recherchés par les internautes sont bien sûr “Leslie Nielsen dies, Leslie Nielsen dead”, mais le troisième est plus intéressant : Leslie Nielsen quotes.

Les journalistes décident alors de titrer et d’angler un article : “Leslie Nielsen dies, his 10 best quotes”. Il a reçu des milliers de visites.

On pourrait qualifier ces pratiques de journalisme d’autocomplétion. Vous cherchez une info ? Les journalistes ont déjà la réponse.

De nouveaux outils [en] apparaissent pour aider les journalistes à mesurer les tendances en temps réel sur les réseaux sociaux, comme Surchur.

En France, les brillants ingénieurs de The Metrics Factory annoncent le lancement imminent d’un outil de mesure de la recommandation sociale sur Facebook.

Faut-il s’alarmer de cette vision éditoriale très marketing (l’offre doit correspondre à la demande), cette “content farmisation des contenus”, ou se réjouir de pouvoir apporter la bonne info au bon moment ? Le débat est ouvert.

2/ Analyse des données pour mieux comprendre ses visiteurs, ou reader-centered journalism

“Connaissez mieux vos lecteurs !” C’est l’une des injonctions entendues le plus souvent à la conférence news:rewired [en], organisé par Journalism.co.uk

Des tonnes de données sont disponibles pour mieux comprendre le parcours d’un visiteur [en], ses habitudes, ses centres d’intérêt.

“Utilisez ces chiffres pour fidéliser votre lectorat et le faire revenir”, déclarait en substance Joanna Geary, chef de projet et community manager au Times à la conférence news:rewired.

Les algorithmes – très efficaces – d’Amazon étaient pris en exemple. On pourrait envoyer des notifications au lecteur pour lui suggérer de lire tel ou tel article, en se fondant sur ses lectures passées, celles de ses amis, celles de profils similaires au sien.

Au passage, les journalistes de NewsCorp se sont évertués à défendre la stratégie du modèle payant entreprise par leur patron, Rupert Murdoch. Avec des arguments plus ou moins pertinents – “Quand vous achetez une bouteille de lait, on ne dit pas que le magasin a érigé un mur payant ?”. Mais imagine-t-on un commerce faisant fuir 99% [en] de ses clients ?

Cependant, du point de vue de la communauté, le Times a gagné en qualité ce que le site a perdu en audience. Selon Joanna Geary, de l’autre côté du mur (payant), les lecteurs du Times sont heureux. Ils participent, commentent, ont le sentiment d’appartenir à une élite, à un club. Une petite mais belle communauté, déjà évoquée par Benoît Raphaël.

Les sites doivent s’en inspirer pour “chouchouter” leurs lecteurs les plus fidèles, les plus attachés au titre. Les journalistes doivent-ils se soucier de marketing ? Oui, leur marque, leur titre n’a qu’un seul actif : sa réputation, et l’affection qu’on lui porte.

3/ Valorisation des lecteurs

Les médias doivent fournir les meilleures infos à leurs lecteurs, les meilleurs services à leurs fans.

Il faut s’appuyer sur le noyau dur de votre communauté pour faire remonter les alertes, tester de nouvelles fonctionnalités, recueillir leurs impressions. En retour, ces ambassadeurs reviendront encore plus souvent sur le site, parleront de votre titre autour d’eux, vous défendront en situation de crise.

À nos plus fidèles lecteurs, le pouvoir.

Celui de pouvoir participer librement sans modération a posteriori, comme le fait Reuters [en]. Celui de modérer eux-mêmes la communauté, d’alerter les journalistes sur les meilleures contributions, de signaler des problèmes [en], d’apporter des URL et créer du lien.

Ingénieurs et journalistes doivent confectionner de nouveaux outils pour identifier les lecteurs les plus assidus, aux contributions de qualité – bref, ceux qui apportent le plus à votre site. Il faut ensuite leur bâtir un club sur mesure (je pense notamment au club de Mediapart), au sein du site – et non à l’extérieur.

Au tout début était le mythe – celui du journalisme citoyen. Le lecteur ? Potentiellement un dangereux concurrent. Tout le monde allait participer, l’info serait faite par tous. La presse tremblait.

C’était en 2005, YouTube naissait.

En 2010, j’ai entendu un responsable d’un gros site d’infos rappeler que 98% des visiteurs ne laissaient jamais de commentaires. Concentrons-nous sur les 2% restants et valorisons-les à hauteur de leur apport. 2%, ce n’est pas énorme en terme de ratio, c’est bien souvent immense en volume.

4/ Le social gaming pour valoriser sa communauté

En quoi les jeux vidéos et des services comme Foursquare peuvent-ils aider les médias ? A priori, aucun rapport. Sauf pour mieux dialoguer, comprendre, fidéliser, valoriser et parler le même langage que ses lecteurs, habitués à ces nouveaux codes. Des fonctionnalités a priori indispensables pour des sites participatifs.

Le HuffingtonPost a ainsi instauré un système de badges [en] pour distinguer ses lecteurs les plus actifs – en partageant notamment les billets et articles du site avec leur entourage.

À Citizenside, nous travaillons également sur un nouveau système pour distinguer les meilleurs contributeurs – et au final leur donner davantage de pouvoirs et privilèges concernant l’administration du site et l’animation de la communauté.

Les jeux en réseaux, boostés par Facebook, amorcent une vraie révolution. Autant s’inspirer dans ce nouveau monde des meilleurs exemples [en] pour fidéliser, valoriser sa communauté, voire dans le futur vendre ses contenus/abonnements.

5/ News + social Gaming, ou le jeu informatif

“Stop telling stories !” Le cri du cœur vient de Philip Trippenbach, de la BBC. “Une manifestation, ça se raconte. Pas le changement climatique. Le changement climatique, ça se comprend”, déclamait Trippenbach lors d’une superbe présentation [vidéo, en] à news:rewired.

L’homme se définit à la fois comme journaliste, “interactive producer” et créateur de jeux.

Comment faire comprendre les enjeux d’une crise financière autrement que par une série d’articles techniques ? En impliquant le lecteur. En le faisant jouer avec le système [en], comme on jouerait avec un roulement à billes pour en comprendre le mécanisme. En piquant sa curiosité, en lui permettant de s’approprier progressivement toutes les notions.

Dans les tuyaux du labo de la BBC [en] : un vaste jeu pour comprendre les classes sociales au Royaume-Uni mêlant sondage, étude [en] épaulée par des sociologues, reportages, récit interactif et surtout une visualisation – annoncée comme inédite – de la masse de données recueillies.

Autre exemple de “jeu informatif” cette année, celui du Guardian, qui vous mettait dans la peau d’un ministre du Budget [en] chargé de coupes claires dans les comptes de la nation.

6/ La recommandation pour diffuser l’info et interagir avec le lecteur

Plus que jamais, la recommandation est mère de viralité.

Avant on envoyait un article à un ou deux amis. Puis le “like button” de Facebook est apparu. Un clic, et vos 130 amis sont ravis d’apprendre que vous recommandez cet article incontournable [en].

Pour les sites, il s’agit de passer d’une stratégie “Google-friendly” (SEO, Search engine optimization) à une stratégie Facebook-friendly, facilitant la recommandation (SMO, Social media optimization). Jusqu’à l’overdose ?

CNN a produit une étude passionnante [en] pour démontrer le pouvoir de la recommandation concernant les sites d’infos, comme l’évoquait Gilles Bruno.

Les internautes ont plus tendances à cliquer sur les liens suggérés par leurs amis – pour certains reportages diffusés en ligne, 80% du trafic vient des réseaux sociaux. Un seul lecteur a amené 5.000 visiteurs à visionner une vidéo sur le site de CNN.

Dingue. Et ce n’est qu’un début : on annonce la télé connectée à Facebook [en], pour voir ce que vos amis recommandent de regarder.

Facebook recommande les médias, Facebook aime les médias.

De leur côté, les médias doivent imaginer de nouvelles formes d’écriture, interagir davantage avec les lecteurs (une page sans like ni commentaire est contre-productive pour Facebook), créer de nouveaux postes (social media manager, par exemple), utiliser de nouveaux outils et applications de veille/animation sur les réseaux (Hootsuite, TweetDeck, Seesmic, mais aussi Tigerlily [en]…).

7/ “Plus mon réseau sera vaste, mieux je serai informé”

Dans la vie de tous les jours, c’est une évidence. En ligne, aussi. Quand je cherchais une info, je demandais à la grande pythie, un algorithme me répondait.

Aujourd’hui de nouveaux moteurs de recherche vont propulser en premier les résultats déjà trouvés, recommandés par votre communauté, vos contacts plus ou moins proches.

Prenons LinkedIn. Le réseau social professionnel permet de chercher des contacts dans votre deuxième cercle (les contacts de contacts), le troisième… encore faut-il que votre premier réseau soit le plus étendu possible.

Le social graph vu par Facebook n’a pas fini de bouleverser notre accès à l’information ; l’association de Bing avec Facebook [vidéo, en] s’avère prometteuse. Comme le tout nouveau Quora.

Ceux qui ont le plus grand réseau [en] seront avantagés dans la recherche d’information, d’angles et de contacts. Le fossé risque de se creuser dans les rédactions entre les networked journalists et les rétifs aux réseaux, en ce qui concerne notamment le fact-checking.

Le journaliste doit aujourd’hui maîtriser les réseaux, demain naviguer entre les communautés. Des moteurs nouvelle génération permettront de scanner les niches et trouver plus facilement ceux qui font autorité dans leur microcosme.

À voir : Research.ly, qui permet d’affiner sa recherche par communautés et conversations en temps réel. Après le graphe social, Brian Solis annonce l’arrivée du graphe d’intérêts.

8/ Tous curators

Réduire le bruit et sélectionner, trier, des milliers de nouveaux liens tous les jours, les recontextualiser, tel est l’enjeu de ce nouveau sport en vogue aux États-Unis.

Pour les journalistes comme pour les blogueurs et lecteurs éclairés, cela passera par de nouveaux outils comme Storify [vidéo, en], ou encore Scoop.it. Voir le résumé éclairant de la conférence de Brian Solis par Éric Scherer.

9/ Socialiser le live-blogging

Au nom de la langue française, je m’excuse pour ce titre. Le récit d’événements en temps réel fonctionne bien avec des applications comme CoveritLive, largement utilisée en 2010.

L’étape d’après ? Peut-être à chercher du côté d’applications comme ScribbleitLive. Souple, personnalisable, ergonomique, ce service a par exemple permis à une rédaction à Bangkok de couvrir en un clin d’œil les émeutes des chemises rouges, aux fans d’une chaîne de sport de commenter un match en direct. Pour les sites sportifs, ce genre d’application est une aubaine (fidélisation, temps passé, etc.)

Par ailleurs, les créateurs de ScribbleitLive annoncent le lancement d’une plateforme de syndication des articles en temps réel et un outil “d’article vivant”, aidant le journaliste à diffuser du contenu entre le moment où l’angle est défini et le moment où l’article est diffusé.

10/ L’hyperlocal, enfin ?

2011, l’année de l’hyperlocal ? Comme on l’annonçait déjà en décembre 2006, 2007, etc. ?

Un seul bémol : le site Patch.com, qui commence à mettre tout le monde d’accord aux États-Unis, surtout en embauchant 30 journalistes par semaine, à des tarifs beaucoup plus élevés que les “fermes à contenus”.

Le modèle ? S’installer uniquement au sein de communautés déjà constituées, dans des quartiers à l’identité forte, des journalistes travaillant le réseau de fidèles, des infos en temps réel, des bons plans et des pages jaunes éditorialisées.

Déjà 600 sites locaux créés, qui s’articulent au niveau régional et national.

Voir l’article très complet d’Emma Heald [en] sur Editors Weblog.

11/ Journalisme de données : ce n’est qu’un début

Une abondante littérature a déjà été écrite sur le sujet. Vous me direz : pourquoi écrire sur ce thème ? Parce que j’avais promis onze tendances.

En bref :

- À news:rewired, on évoquait le “linked data” [en, 3e paragraphe] : recontextualiser les données, les rendre encore davantage intelligibles pour mieux comprendre un système. Le travail d’OWNI sur les Iraq Warlogs a bien sûr été souvent cité [en].

- Autre constat : les datajournalists au Royaume-Uni semblent à première vue plus nombreux qu’en France, et commencent à ressembler à une petite confrérie, avec ses rencontres, ses événements, et sont en poste dans de nombreux titres. Il n’existe pas encore de formation ad hoc – tout comme en France – les journalistes interrogés se sont tous révélés des autodidactes.

- Le nombre d’applications développées par le Guardian autour du datajournalism cette année donne le tournis. Le site vient d’ailleurs de lancer une section dédiée au datajournalism [en]. La participation et la curation sont bien sûr dans l’ADN de cet espace.

On ne peut que constater un décalage croissant entre le rythme des innovations au sein des sites de news britanniques et l’Hexagone….

Sinon, en terme de tendances dans l’air du temps, vous avez remarqué quoi ?

Écrire court ? Oui, je sais.

Billet initialement publié sur Citizenside blog

Image CC Flickr Matthew Burpee et Mike Licht, NotionsCapital.com

]]>
http://owni.fr/2010/12/21/journalisme-et-reseaux-sociaux-11-tendances-pour-2011/feed/ 10
Du Je au jeu http://owni.fr/2010/09/02/du-je-au-jeu/ http://owni.fr/2010/09/02/du-je-au-jeu/#comments Thu, 02 Sep 2010 06:30:06 +0000 Benoit Raphaël http://owni.fr/?p=26728 La génération en place aujourd’hui et surtout la génération qui vient ont été biberonnées aux jeux vidéo. Que vous soyez joueur ou pas, la culture de la consommation média issue du jeu-vidéo a conditionné les usages d’aujourd’hui. Elle bouleversera ceux de demain.

Google le sait: l’essentiel de ses investissements se font aujourd’hui dans le social gaming (des jeux-vidéo s’appuyant sur les médias sociaux).

Apple l’a compris: ils vont lancer leur réseau de social gaming ce mercredi. Il permettra aux possesseurs d’iPhone ou d’iPad de jouer ensemble sur les différentes applications tiers.

Farmville en profite: le jeu a plus d’utilisateurs actifs (80 millions) que Twitter.

Le social gaming est en train de devenir mass market. Surtout, il a atteint ce tipping point qui en fait un créateur de nouveaux usages.

Seth Priebastch l’analyse parfaitement: à regarder absolument, son intervention de Seth Priebatsch, sur TED (merci @jeffmignon pour le lien) : après le web 2.0, après les médias sociaux, voici venu le temps du “game network”. Ce qui ne veut pas dire que tout le monde va jouer à des jeux, mais que les usages vont de plus en plus se développer à travers la dynamique du jeu. Et du jeu social.

La dynamique du jeu

La dynamique du jeu, c’est parvenir à pousser quelqu’un à faire quelque chose à un moment particulier. On crée des événements pour sortir du flux en stimulant “l’engagement” des utilisateurs. Elle est partout. Exemples servis par Seth Priebatsch :

- Aussi surprenant que cela puisse paraître, les “happy hours” dans les bars, relèvent de la dynamique du jeu. Vous venez à telle heure à tel endroit et gagnez des verres moins chers.

- Le système des clubs, comme celui d’American Express fait appel également aux mêmes logiques : on obtient des cartes de crédit de différentes couleurs selon son “expérience” ou plutôt son niveau d’activité ou social. Les cartes de couleur sont des “badges”, un système de motivation que l’on retrouve dans des jeux comme “Modern Warfare“, et même dans Harry Potter (les points que l’on gagne pour sa “maison”), mais aussi avec Foursquare.

- Foursquare justement, qui est un service de géolocalisation, repose essentiellement sur le social gaming: vous gagnez des badges qui récompensent votre activité et vous permettent d’avoir des bons de réduction. Et vous pouvez devenir “maire” d’un lieu en checkant régulièrement au même endroit, tout en partageant des astuces sur le lieu.

- Farmville, évidemment: le jeu vous contacte toutes les heures, toutes les 4 heures, tous les jours, sur votre iPhone pour récolter les carottes ou les haricots virtuels que vous avez planté. La dynamique ici est très puissante. “Elle change votre cycle de vie”, note Seth. Elle change le rythme de vie de plus de 70 millions de personnes.

Effrayant, certes, mais cela peut aussi être utilisé pour des buts plus nobles. Comme prendre ses médicaments au bon moment ou participer à une oeuvre collective, pourquoi pas humanitaire, ou encore achever des tâches quotidiennes.

Jouer partout, de tout et avec tout

Une application que je viens de découvrir sur iPhone me fascine : EpicWin est un service qui s’appuie sur les mécaniques du jeu de rôle pour les missions banales et ennuyeuses de la vie: sortir les poubelles ? 50 points d’expérience. Faire la vaisselle ? 20 points etc. EpicWin transforme votre todo list en social game. La vie quotidienne devient une quête, où l’on peut challenger ses amis.

La dynamique du jeu est très puissante parce qu’elle est désomais massive, nous y sommes habitués, et elle nous pousse à “faire quelque chose”. Elle permet aussi de créer des événements, des lignes de force qui sortent l’utilisateur ou un contenu du flot incessant des contenus et des services sur Internet.

Elle influence également la façon dont nous designons nos services pour pousser les utilisateurs à interagir. Car les utilisateurs sont de moins en moins passifs, et ils interagissent de plus en plus en réseau.

La dynamique du jeu va révolutionner la façon dont nous abordons l’éducation, le business, mais aussi la vie quotidienne et l’information.

Quelles applications pour les médias ? À vous de les imaginer. D’ici là, jouez aux social games, mais aussi aux jeux vidéo ! Essayez  d’en comprendre les codes ou les logiques d’interaction, de navigation, et de motivation.

Ne vous y trompez pas, après Facebook, la mécanique du Social Gaming “is the  new big thing”.

Crédit photos cc FlickR Bindaas Madhavi, Great Beyond, cambodia4kidsorg.

Article initialement publié sur La Social Newsroom.

]]>
http://owni.fr/2010/09/02/du-je-au-jeu/feed/ 2
Facebook gagne de l’argent, mais ne rassure personne http://owni.fr/2010/03/07/facebook-gagne-de-l%e2%80%99argent-mais-ne-rassure-personne/ http://owni.fr/2010/03/07/facebook-gagne-de-l%e2%80%99argent-mais-ne-rassure-personne/#comments Sun, 07 Mar 2010 09:30:54 +0000 Alexis MONS http://owni.fr/?p=9603 facebook

Donc, Facebook nous annonce gaiement qu’elle va sortir “environ” 600 millions de dollars de revenus, soit deux fois plus que l’année dernière.

Le détail s’avère aussi instructif que source de circonspection…

Capture d’écran 2010-03-03 à 21.34.25

  • Facebook parlerait des marques comme “en situation d’expérimentation” (sic) dans l’utilisation des ses solutions publicitaires. C’est sans doute prometteur dans l’idée, autant que cela donne à penser en terme d’immaturité du modèle quand le marché attend des solutions claires et de la visibilité. Chacun appréciera.
  • On sera évidemment surpris par la faiblesse des Ads Microsoft. J’avais pour ma part zappé l’apparent retrait de la firme de Redmond à se servir de la plateforme en ce sens… Passons.
  • Désappointement total par contre, devant la dégringolade du marché des cadeaux virtuels. Considéré comme une véritable poule aux oeufs d’or, sinon carrément un vrai modèle de business il y a peu, ces résultats font l’effet d’une douche froide. Ça sent l’évaluation à deux balles et les changements de métriques. Ce n’est pas sérieux.
  • On notera enfin que le marché du social gaming est bien réel puisque c’est le premier centre de revenus de Facebook (quoi, vous ne jouez pas à FarmVille ?). De quoi s’interroger sur les récentes annonces de la firme visant à limiter les notifications de ce centre de profit sur les murs, sans parler du potentiel inexploité des apps, sous-représentées dans l’interface au profit d’un suivisme de Twitter.

Au final, tout cela présente un paysage certes profitable, mais instable, flou et finalement incertain pour tous ceux qui voudraient fonder un business model là-dessus.

Il est utile de rappeler que Facebook a beau avoir levé (et grillé) 1,5 Md de dollars de cash, l’entreprise n’est jamais entré en bourse et n’est pas cotée. Cela occasionne des sujets croustillants sur sa valeur supposée et alimente la chronique mondaine sur des spéculations de rachat. On a beau être des géants du Net et appréhendé comme des grandes firmes planétaires, la communication financière et l’appréciation des résultats échappent aux règles et tient parfois plus de la PME que de l’éthique et des standards du business.

Cela explique sans doute à quel point on ressort de la lecture de ces chiffres et des appréciations qui s’y trouvent avec cette sensation de flou, d’amateurisme, de vaste bordel. On mesurera aussi combien rumeurs et spéculations fabriquent nuages de fumée et autres lanternes ayant pour réalité d’être des vessies. On s’interrogera enfin sur la solidité de tout cela.

Le leçon que j’en tire pour ma part n’est pas qu’il faut fuir à toute jambes et se priver d’un terreau d’usages sur lequel se retrouve, rien qu’en France, un quart de la population. Il faut “simplement” faire preuve d’agilité et, puisque Facebook nous y invite lui-même, à expérimenter, à être en mode web 2, le vrai, celui où l’avancement de l’investissement se fait au résultat. Reste, évidemment, à avoir un objectif et des indicateurs…

Cet article a été initialement publié sur le blog de groupeReflect / Parole d’expert

Image dolphinsdock sur Flickr

]]>
http://owni.fr/2010/03/07/facebook-gagne-de-l%e2%80%99argent-mais-ne-rassure-personne/feed/ 10