115 collaborateurs s’envolent de la Sarkozie

L'infographie des amis que l'on remercie: regardez comment le gouvernement et l'Élysée ont recasé leurs loyaux serviteurs. Dans les semaines qui ont précédé ce second tour, entre le 1er janvier et le 1er mai, 115 conseillers, directeurs de cabinets et collaborateurs des ministres et du chef de l'État ont été promus à des emplois plus stables. OWNI a compilé ces mouvements de personnels très politiques en une image globale. Ils sont tous là.

On connaîtra le nom du prochain Président dans quelques heures mais certains ont pris les devants. Et depuis plusieurs semaines. Dès le mois de janvier, un discret mouvement de valises et cartons a agité les cabinets ministériels et l’Élysée. Directeurs, directeurs adjoints et conseillers des ministres, ils ont quitté leur ministre ou le chef de l’État pour des postes… plus stables.

OWNI vous propose une visualisation complète de ces promotions des collaborateurs des ministres, depuis leur cabinet de départ jusqu’à leur nouvel emploi. Manière de mesurer l’ampleur des mouvements pré-élection présidentielle.

Data-départs

Au total, ce sont 115 conseillers qui prennent la poudre d’escampette vers des ambassades, des préfectures, dans l’enseignement ou l’administration, entre autres. Sur les 550 collaborateurs que comptent les différentes instances gouvernementales. Étonnamment, peu d’entre eux se sont tournés vers le privé : 16 proches des ministres ont été nommés chez Orange (le directeur adjoint du cabinet de Valérie Pécresse), Safran, la BNP (un conseiller de Valérie Pécresse aussi) – ou encore le MEDEF, le Conseil national des entreprises de coiffure et Valéo (un des conseillers d’Éric Besson). Voire la plume de Gérard Longuet à la rédaction en chef de lafranceforte.fr (là c’est du provisoire).

Hormis les départs ministère par ministère, dont le détail est disponible dans le tableau suivant (nous y avons précisé tous les détails nominatifs et administratifs), OWNI a également visualisé l’accélération de la fuite des collaborateurs. Où l’on apprend que le nombre de départs a été multiplié par quatre entre le mois de janvier et le mois d’avril – date à laquelle le comptage des départs s’arrête.

Cliquez sur l'infographie pour la voir en grand

La palme d’or du cabinet le plus démembré est attribuée au Premier ministre, avec 23 départs en quatre mois. Les collaborateurs de François Fillon ont choisi le privé (pour cinq d’entre eux) plutôt que l’administration. Les 13 autres se répartissent les préfectures, ambassades, établissements publics, mais aussi les Grands corps d’Etat ou l’enseignement et la Justice. Arrive en deuxième position le ministère des Affaires étrangères et européennes et ses 13 départs. Le Quai d’Orsay cumule à la fois un fort taux de départs et un taux maximum de départs dans une seule direction : les ambassades. On notera aussi l’annonce du dernier départ d’avril : Véronique Gomez, fille de Michel Mercier et conseillère parlementaire de son père à la Justice pour la Caisse des Dépôts et Consignations.

La majorité des mouvements se font en faveur de l’administration, au sein d’un même ministère, dans un ministère différent ou encore dans l’un des nombreux services déconcentrés de l’État. On enregistre ainsi 37 départs de ministères vers l’administration. L’autre grand mouvement des collaborateurs se fait vers le corps diplomatique, au service des ambassades avec 19 départs – dont les fameux 13 du ministère des Affaires étrangères. Ensuite 11 acteurs publics quittent les cabinets pour un établissement public et une dizaine s’engagent en préfecture.

Les bonnes volontés quittant le pouvoir étatique pour l’enseignement ou la justice sont moins nombreux avec respectivement 8 et 6 départs entre janvier et avril. Les rangs sont clairement clairsemés à l’appel des collaborateurs abandonnant leur ministre pour les grands corps de l’État et l’Elysée (une seule arrivée : le directeur adjoint du cabinet de Claude Guéant). Le seul ministère n’ayant enregistré aucun départ entre le 1er janvier et le 30 avril 2012 est celui des Sports, sous la direction de David Douillet.

La fabrique de l’info

Pour agréger les données, nous avons récupéré les annonces des différentes nominations sur le site Acteurs publics , que nous avons ensuite agencées dans plusieurs tableaux.
À noter que le ministère de l’Écologie a été rattaché à Matignon depuis le départ de Nathalie Kosciusko-Morizet, devenue porte-parole de la campagne du président-candidat. Nous avons cependant décidé de séparer les départs depuis ce ministère de ceux de Matignon pour des raisons de lisibilité.


Au design, Loguy Batonboys, à l’édition Ophelia Noor, à la rédaction Claire Berthelemy et Pierre Leibovici /-)

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