Google irrigue la culture en ligne

Le 12 octobre 2012

Avant-hier à Varsovie, Google annonçait le lancement de son institut culturel, sorte de mémoire numérisée des arts et de l'histoire. Le nouveau site débute avec 6 millions de photos et de docs, et des partenariats avec 17 musées et organisations culturelles. Visite guidée "Vendredi c'est graphism".

Soucieux de soigner son image de plus grosse régie publicitaire au monde, depuis longtemps Google aide les arts et la culture, avec par exemple le passionnant Google Art Project sorti en 2011 et permettant de visiter virtuellement différents musées comme celui de Versailles, le Metropolitan Museum of Art of New York ou encore la Tate Modern Gallery de Londres. Plus simplement encore avec les Google Doodle, ces logos de Google redessinés et  l’occasion d’un événement et qui font sourire les millions de connectés. Le lancement de son Institut culturel, ce mercredi, s’inscrit dans cette dynamique.

42 histoires

Le site propose donc 42 histoires de 1900 à 2000 à travers une frise chronologique simple et élégante. On y retrouve des sujets historiques comme la déportation pendant la Seconde Guerre Mondiale, Mai 68 ou des personnages comme Nelson Mandela, la Reine Elisabeth II ou encore Anne Frank.

Mark Yoshitaka, responsable du projet explique que le site est structurée par les thématiques pour offrir un contenu qui invite plus facilement à la découverte. De même, la liste des quarante-deux sujets devrait s’agrandir pour compléter ce projet évolutif ! Et il conclu sur : “Le but est d’associer le savoir-faire informatique de Google et les archives des prestigieuses institutions culturelles”. Le meilleur des deux mondes donc.

Arrêtons-nous un instant sur la première page et qu’y voyons-nous ?

Pleine page

L’utilisation de la photo en fond et en plein écran est une énorme tendance de cette année 2012. Trois évolutions l’expliquent : les progrès des technologies web et des standards, les débits Internet élevés qui se banalisent et la démocratisation des appareils photos réflex de bonne qualité. De même, on remarquera que chaque image est sombre sur les bords. Cela s’appelle le “vignettage” et là encore c’est à la mode. Le vignettage est en théorie provoqué par une insuffisance de l’objectif photographique. Sur une image numérique, cet “effet” est là pour créer une impression d’intimité et pour rappeler la “vraie photo en papier”.

Minimaliste

Sur le site, il y a de nombreuses façons d’accéder au contenu. En effet, plus il est riche et dense, plus les angles pour le découvrir sont nombreux. Il vous faudra donc naviguer entre les images très simplement en cliquant sur les flèches de chaque côté de l’écran, ou alors afficher le contenu sous forme de mosaïque. Vous avez aussi la possibilité de naviguer avec une barre de défilement horizontale qui fait office de frise chronologique.

Labeur

Pour la typographie, Google a ses propres outils comme Google Web Font, c’est donc de ce site que la typo de titre (le Oswald pour les intimes) et la typo de labeur (le Merriweather pour les mêmes) proviennent. Tout le travail typo en blanc sur fond de photo est plutôt bien réussi et offre une lecture confortable même sur les petits écrans.

Le Oswald

Le Merriweather

Simple complexité

En design,less is more” est un adage que j’apprécie dispenser et pratiquer. En effet, un site comme le Google Cultural Institute se retrouve a devoir aller à l’essentiel. Par exemple, avec cette page de recherche, on se retrouve un petit peu dans l’esprit du moteur de recherche de Google et nous gardons ainsi nos repères pour naviguer.

Et pour s’en servir vraiment ?

Comme souvent sur ce genre de projet, je pose la question suivante : “Et est-ce que vous vous en serviriez réellement ?”. Pas au quotidien comme une boîte e-mail ou comme Facebook, mais vraiment aller chercher, creuser l’information, naviguer dans un contenu comme on tourne les pages d’un livre chaque soir où comme on regarde les vidéos des conférences TED avant de s’endormir. Pour cela, Youtube propose sur sa chaîne dédiée au Google Cultural Institute, une vidéo explicative (en anglais sous-titré en français).

Je me demande cependant si, en dehors de l’enseignement (ce qui est déjà une bonne chose!), des utilisateurs continueront d’aller sur le site une fois “l’effet waou” passé.

Rassembler est également une des forces de Google car sous l’égide de son institut se développe en fait des partenariats avec de nombreux acteurs de la culture comme le musée de Auschwitz-Birkenau, la Fondation France Israel, la Anne Frank House ou encore des sociétés comme Getty Images, la collection de photos du magazine LIFE et même la Mairie de Paris.

Pour aller plus loin sur le sujet, je vous invite à pratiquer vous même l’expérience du Google Cultural Institute et également consulter la chaîne Youtube du Google Cultural Institute.

Laisser un commentaire

Derniers articles publiés